
Les actions successives de la BCE pour maintenir la reprise du crédit en zone euro favorisent le financement des entreprises françaises, particulièrement des plus grandes. Celles de petite taille ou de taille intermédiaire, en revanche, doivent souvent se tourner vers d’autres sources.
Les marchés financiers « publics », caractérisés par leur extrême volatilité, répondent de moins en moins bien aux attentes des entreprises en quête de financement. Il suffit en effet de quelques séances à la bourse pour que les investisseurs retirent leur épargne et que cette manne se ferme brusquement, privant les entreprises des indispensables liquidités.
En prévision d’une telle situation, elles doivent disposer d’une issue de secours représentée par les ressources privées, indépendantes des marchés et par conséquent, insensibles à leurs fluctuations. Stables et pérennes, ces solutions de financement des entreprises alternatives aux marchés publics gagnent en popularité.
Il faut dire que les solutions de financement privées se multiplient avec plus ou moins de succès depuis la crise de 2008 pour parvenir à couvrir les besoins des entreprises. Dans ce domaine, l’enjeu majeur reste l’adéquation entre l’offre et la demande.
Par exemple, le crédit bancaire classique n’est pas approprié pour des fonds propres ou un investissement d’une durée supérieure à cinq ans. En s’adressant à leur banquier pour ce type de projet, les entrepreneurs risquent de trouver porte close.
Pourtant, les ressources existent et remplissent bien leur fonction, pour ceux qui d’une part, savent qualifier le financement sollicité, et d’autre part, savent s’adresser aux bons interlocuteurs, qu’il s’agisse des banques, d’autres prêteurs ou d’investisseurs.
Dans ce contexte, les sociétés doivent se doter de l’expertise et des outils permettant l’analyse du marché du financement afin d’identifier les sources adéquates. Si de tels moyens sont généralement disponibles au sein des plus grandes structures, les autres doivent se faire accompagner par des spécialistes à défaut de pouvoir procéder en interne.
Outre la connaissance des différents types de sources et la manière de les activer, les entreprises ou leurs conseillers externes doivent être en mesure de définir précisément leurs attentes et de les présenter dans le format spécifique exigé par chaque établissement de crédit ou chaque investisseur.
Cette démarche serait au moins aussi efficace que les mesures de la BCE pour améliorer l’accès des entreprises au financement.