Un nombre croissant de PME françaises se portent mieux à en croire le rapport annuel 2015 du médiateur du crédit. En effet, le nombre saisines par les petites entreprises a nettement baissé en un an et les démarches couronnées de succès ont permis de préserver plus de 18 000 emplois.
Toutefois, les TPE sont toujours en proie à d’importants problèmes de trésorerie.
Créé en fin 2008, le médiateur national du crédit aux entreprises est un intermédiaire entre les entrepreneurs et les banques lorsqu’elles refusent un découvert ou un réaménagement de dette. Cet organisme intervient alors pour aider à trouver une solution.
En 2015, les cas traités par la médiation du crédit ont été de 16 % inférieurs à ceux de l’année précédente, puisque « seulement » 2990 structures, dont la plupart comptent moins de 50 salariés, ont eu recours à ses services. Pour deux tiers d’entre eux, la démarche a été couronnée de succès ; le montant des crédits accordés a atteint 204 millions d’euros au total.
Le médiateur attribue cette chute du nombre de saisines à deux facteurs principaux : l’évolution positive de la situation des petites entreprises et l’importance de l’offre, les prêteurs disposant de liquidités abondantes grâce au soutien de la Banque centrale européenne.
Mais il faut aussi souligner la faiblesse de la demande, aussi bien pour les crédits de trésorerie que les crédits d’investissement, lesquels expliquent en partie l’augmentation moindre du PIB de l’Hexagone (1,1 %).
La réticence des entreprises à solliciter un prêt professionnel peut surprendre quand la Banque de France affirme qu’en fin 2015, respectivement 94 % et 84 % des PME ont décroché un prêt bancaire pour investir ou améliorer leur trésorerie.
Il faut regarder les chiffres en détail pour voir que les pourcentages précités tombent à 82 % et 63 % lorsqu’il s’agit des TPE alors que sur l’ensemble des dossiers soumis au médiateur, 86 % émanent ainsi de TPE, soit une hausse de 6 points entre 2008 et 2015.
D’une part, bon nombre d’entre elles appartiennent à des secteurs en difficulté comme l’hôtellerie et la restauration, le commerce de détail et le bâtiment. De l’autre, leur bilan moins solide que celui des PME et leur gestion de trésorerie, moins efficace, faute de temps et d’anticipation de la part des dirigeants.
Disposant de peu de fonds propres et réagissant souvent tardivement, elles obtiennent moins de résultats avec la médiation.
Enfin, les investissements immatériels (R&D, formation, IT…) ne pouvant être utilisés comme garantie à l’inverse des machines par exemple, les TPE-PME, voire les ETI, ont du mal à trouver les financements nécessaires.