Investir dans une PME

Pourquoi investir dans une PME ?

Même si investir dans une PME n’est pas dénué de risques, ce placement offre de multiples avantages, à condition de prendre quelques précautions, notamment lors du choix de l’entreprise bénéficiaire.

Investir dans une PME

Une fiscalité attractive

Un particulier qui investit dans une PME au moment de sa création ou lors d’une augmentation de capital a droit sous certaines conditions à une réduction d’impôt, mais pas lors d’un simple rachat de parts. L’objectif pour le législateur est d’encourager le développement de ces petites structures dynamiques en leur apportant les capitaux indispensables à leur croissance. Les PME et PMI sont en effet le moteur de l’économie nationale en créant des emplois et de la richesse.

Si le contribuable est assujetti à l’ISF, la réduction correspond à 50 % des sommes engagées, sans dépasser 45 000 € par foyer fiscal, ce qui signifie un plafond d’investissement de 90 000 € par an. S’il est en revanche redevable de l’IR, il peut déduire de son impôt 18 % du montant investi, avec un plafond de 9000 € s’il est seul (célibataire, divorcé, veuf) et 18 000 € s’il est en couple (marié ou pacsé) soumis à une imposition commune.

Cette fois, le plafond est fixé à 50 000 € pour un célibataire et 100 000 € pour un couple. Une même souscription ne permet pas de cumuler les deux déductions. Il faut en faire deux distinctes pour bénéficier de l’avantage fiscal lié à l’IR pour l’une, et à l’ISF pour l’autre.

Pour bénéficier de cet avantage fiscal, différentes conditions sont imposées. Certaines concernent la société, d’autres portent sur l’investissement lui-même. L’investisseur notamment l’obligation de conserver ses titres pendant au moins 5 ans (sauf exception) au risque de devoir rembourser la réduction d’IR ou d’ISF obtenue. Par ailleurs, la souscription doit se faire en numéraire, la loi excluant les achats d’actions sur un marché secondaire, de même que les apports en compte courant.

Outre le direct, l’investissement peut également se faire via un FIP ou FCPI. L’investissement annuel maximum est de 12 000 € pour les célibataires, veufs, divorcés et 24 000 € pour un couple. La réduction d’impôt est dans chaque cas plafonnée à 2160 € et 4320 €.

Les avantages fiscaux des FIP et des FCPI sont cumulables, ce qui signifie qu’un couple marié peut investir jusqu’à 48 000 € et par conséquent, dès l’année de la souscription, de bénéficier d’un avantage fiscal de 8640 €. Mais l’avantage fiscal est minoré par divers frais. De plus, le capital investi n’est récupérable qu’à la liquidation du fond, soit après 7 à 9 ans.

Autres avantages de l’investissement PME

Mais investir dans une PME ne doit pas avoir uniquement un objectif fiscal. C’est un placement à part entière, qui permet d’accéder à des rendements plus intéressants que les produits d’épargne classique ou l’immobilier. Toutefois, elle s’inscrit sur le long terme. D’une part, la réduction d’impôt est conditionnée par 5 ans de détention des titres au minimum ; d’autre part, les jeunes pousses financées ont besoin de quelques années pour devenir rentables.

De plus, le ticket d’entrée n’est que de 100 € sur les plateformes de crowdfunding et à égalité à 1000 € en passant par la bourse des PME ou par les fonds communs de placement dans l’innovation (FCPI). Et si les titres souscrits ont été financés par un prêt, il est possible d’en déduire les intérêts.

Important Autre avantage de l’investissement PME, il permet de diversifier un portefeuille de placement sans subir la volatilité des marchés financiers comme les grandes sociétés cotées. Les actionnaires particuliers ont plus facilement accès aux dirigeants des PME et bénéficient de davantage de considération.

Enfin, c’est un placement de proximité. En finançant les PME de sa ville ou de sa région, le contribuable contribue à l’économie réelle locale.

Les formes d’investissement en direct dans une PME

Le « love money »

Quel type d'investissement en direct choisir en entreprise?

Pour avoir l’assurance de placer son argent dans une PME de qualité et à fort potentiel, choisir celle d’un parent, d’un enfant ou d’un ami proche est recommandé.

Les business angels

Avec une solide expertise d’un secteur, devenir business angel à hauteur de 5000 € et 50 000 € permet de contribuer au développement de start-ups ou de PME en phase d’amorçage. Un groupement est une excellente idée pour accéder à un plus grand nombre d’entreprises (certains n’hésitent pas à répartir leur argent dans quatre ou cinq entreprises), de partager l’expérience d’autres investisseurs et d’avoir plus de poids sur les dirigeants. Outre l’aspect financier, un business angel apporte ses relations et ses compétences à la PME pour assurer son succès.

Le crowdfunding

Le crowdfunding consiste pour des sites spécialisés à mettre en relation des entreprises en quête de fonds et des internautes désireux de faire fructifier leur épargne. Ces professionnels collectent l’argent et effectuent les souscriptions. Ce mode de financement a connu un essor tel ces dernières années que les pouvoirs publics ont créé un cadre réglementaire dédié au secteur, entré en vigueur le 1er octobre 2014.

Les fonds d’investissement

Les Fonds d’investissement de proximité (FIP) ont une action régionale en permettant l’investissement dans des PME non cotées de la région, idéalement des entreprises de moins de 5 ans. Les Fonds communs de placement pour l’innovation (FCPI), comme leur nom l’indique, se spécialisent dans le soutien des PME innovantes.

La Bourse

Investir dans des PME peut aussi se faire via les marchés, qu’ils soient non réglementés, réglementés ou régulés. Une PME cotée doit obéir à différentes règles, notamment en matière de communication sur sa stratégie et ses résultats financiers. La même entreprise peut réaliser plusieurs levées de fonds pour financer sa croissance, et tous les porteurs sont traités équitablement.

Les clés pour sélectionner une PME

Privilégier un projet de croissance

Projet en croissance

Une augmentation de capital peut répondre à différents types de besoins, mais il est préférable d’éviter les entreprises qui souhaitent simplement combler leur trésorerie ou rembourser des dettes financières. En revanche, il faut privilégier les projets de croissance tels que l’achat d’outils de production ou encore la recherche et le développement, qui impactent à moyen ou long terme le résultat d’exploitation de l’entreprise. Toutefois, le profil de croissance diffère d’une société à l’autre, plus rapide pour celles qui proposent des produits tendance ou des innovations, plus lente pour d’autres.

Le dirigeant doit expliquer l’utilisation exacte de l’apport souhaité et le programme de rémunération de ses futurs actionnaires. À l’investisseur de choisir le niveau et la rapidité de son retour sur investissement.

Exiger la transparence de l’information

Pour connaître précisément la santé d’une PME et son potentiel, plusieurs types d’information sont essentiels, et les PME doivent jouer la transparence et transmettre toutes les données requises. En tête de liste figurent les documents financiers relatifs aux derniers exercices comptables (bilan, comptes de résultat et annexes). Le dirigeant doit y joindre un rapport expliquant ces résultats, ainsi qu’une note détaillant les modalités de l’augmentation de capital, notamment les dates importantes, la nature des titres, etc.

La qualité de la communication reste un aspect primordial, même après la souscription. Le dirigeant de la PME doit tenir ses actionnaires informés de tout fait marquant (présence dans les médias, conclusion de contrats majeurs, prise de décisions stratégiques…) en plus de l’assemblée générale annuelle.

Vérifier l’éligibilité fiscale de l’entreprise

Pour avoir droit aux règles fiscales attractives, l’entreprise choisie doit satisfaire aux critères d’éligibilité définis par la loi (en tenant compte des évolutions apportées par la loi de finances rectificative, dispositions entrées en vigueur au 1er janvier 2016). Le dirigeant doit donc fournir une attestation en ce sens afin d’offrir à l’investisseur une protection légale.

D’une part, elle doit employer moins de 250 personnes et ne pas réaliser un chiffre d’affaires supérieur à 50 millions d’euros par an, ou alors son bilan annuel ne peut pas dépasser 43 millions d’euros annuels au total.

Contrôler la valorisation de l’entreprise

Pour avoir l’assurance de payer sa participation au bon prix, le futur actionnaire doit s’intéresser de près à la méthode de valorisation utilisée et au fait qu’elle ait ou non été effectuée par des experts indépendants. C’est la garantie de sa sécurité contre une survalorisation de l’entreprise.

La valorisation par l’étude des cash flows actualisés est une méthode très courante. Reposant sur un business plan, cette méthode consiste à étudier les prévisions fluctuantes (chiffre d’affaires, coûts d’exploitation ou coûts du financement) et des flux de liquidité estimés pour fixer la valeur de l’entreprise.

Avec la valorisation par comparaison, en revanche, les chiffres de la société ciblée sont mis en concurrence avec ceux d’un échantillon représentatif d’entreprises œuvrant sur le même secteur et présentant des caractéristiques similaires (notamment l’intensité capitalistique). La comparaison porte alors sur les ratios financiers et les transactions récentes pour mettre en évidence une éventuelle survalorisation ou de la sous-évaluation de la cible d’investissement.

Minimiser les frais des intermédiaires

Le rendement d’un investissement repose aussi sur les prélèvements effectués par les intermédiaires entre la PME et l’investisseur. Il en existe différents types, parmi lesquels : les commissions d’intermédiation ou de courtage, les charges administratives, les frais d’inscription, les frais d’abonnement, les frais de dossier, les frais de droits de garde, les frais de gestion financière, les commissions de performance et surperformance.

L’investissement en direct est un moyen de s’éviter la majorité de ces frais. Une entreprise cotée en bourse n’implique que des frais de courtage et présente un double avantage : un cadre de liquidité facilitant la sortie et des informations actualisées pour le suivi du portefeuille.

Préparer la sortie

Si tous les efforts sont faits pour simplifier l’investissement dans une PME, la cession des parts est plus complexe. Certains montages financiers permettent une sortie sortie en gré à gré du capital d’une société, mais des pénalités financières peuvent être appliquées, par exemple en cas d’illiquidité des titres ou de vente intégrale de la société.

La cotation de la PME sur les marchés assure une bonne sortie des actionnaires en créant de la liquidité grâce à la mise en relation des vendeurs et des acquéreurs.

Les risques liés à un investissement dans une PME

Bien entendu, un investissement dans une PME n’est pas totalement ¬dénué de risques. Pour commencer, la crise n’épargne pas les jeunes entreprises, et les liquidations ne sont donc pas rares. Selon France Angels, en moyenne quatre sur dix d’entre elles font faillite, trois parviennent à maintenir leur activité, mais faute de liquidité, elles ne sont pas en mesure de rembourser le capital aux investisseurs. Mais une pépite peut permettre aux business angels de multiplier leur capital initial par 10, 15, voire davantage.

Afin de minimiser le risque, la diversification des placements est la clé. En plus de répartir son argent sur plusieurs PME, il est plus sage que celles-ci n’exercent pas la même activité et soient implantées sur des zones géographiques différentes. Dans tous les cas, à moins de disposer d’une épargne vraiment conséquente, mieux vaut se limiter à 10 %, car le risque de perte de capital est bien réel.

Enfin, la durée d’investissement dans une PME est longue. Une telle opération s’adresse surtout aux contribuables qui cherchent à optimiser leur fiscalité. Les personnes faiblement imposées auront sans doute intérêt à se tourner vers un autre type de placement.

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