L’immobilier commercial renoue avec la croissance

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Depuis fin mai et le desserrement graduel des restrictions sanitaires, les commerces retrouvent de manière progressive leur rythme d’avant-crise. Les agences de location observent en conséquence une hausse de la demande en biens commerciaux, alors que l’offre ne suit pas toujours. Des tensions sur les prix et les loyers réapparaissent.

La France n’est pas encore sortie de la crise sanitaire provoquée par le Covid-19. Le risque d’une résurgence des contaminations aux nouveaux variants du virus reste présent, malgré l’avancée de la campagne de vaccination. Ces incertitudes ne semblent pas affecter les acteurs du commerce et de l’immobilier, qui observent une reprise plus ou moins forte de leur activité depuis l’été.

Portés par une consommation qui commence à retrouver ses niveaux d’avant-crise, les commerçants se projettent de nouveau dans l’avenir et multiplient les recherches de nouveaux emplacements. Cet optimisme non feint booste l’immobilier commercial après plusieurs mois marqués par des ruptures de bail et de renégociations de loyer.

Des demandes en hausse qui bouleversent les prix

Sur le front des ventes de local commercial, les régions habituées à des niveaux d’activité élevés reviennent au-devant de la scène depuis mai. Selon l’Insee, la demande en immobilier commercial en PACA a bondi de 72 % en mai et juin 2021 par rapport aux deux mois précédant le premier confinement (janvier et février 2020).

Au même moment, les locaux disponibles ont reculé de 20 %, un écart qui se répercute logiquement sur les prix. La région Aquitaine souffre du même problème : la demande des commerçants a cru de 50 % en juin, alors que l’offre a baissé de 1 %. En Rhône-Alpes, la demande de location commerciale est 70 % plus élevée que l’année dernière, à comparer avec une offre qui a perdu 3 % de son portefeuille.

Les territoires du Grand Ouest semblent épargnés, puisque le nombre de locaux disponibles a augmenté dans les mêmes proportions que la demande. Sans surprise, les hausses de prix les plus fortes ont été enregistrées dans les villes traditionnellement dynamiques. À Lyon, les prix de l’immobilier commercial ont augmenté de 10 %, contre 6 % en Bretagne et 6 % à Paris. Ces prix haussiers contrastent avec la tendance au niveau national, marquée par une régression des prix de 18 % en moyenne.

Un horizon dégagé pour les commerçants

Les fortes disparités entre la demande locative et l’offre affectent également les loyers, qui sont relativement stables par rapport aux trois premiers mois de 2020. À Bordeaux et Nice, l’Insee observe même une baisse des loyers, malgré la forte activité du marché locatif. En revanche, les prix ont repris leur courbe haussière dans les trois plus grandes villes de France, avec une inflation qui atteint :

  • 10 % à Paris ;
  • 5 % à Marseille et Lyon.

Les demandes proviennent essentiellement des commerçants qui travaillent dans :

  • Le divertissement ;
  • Les dark stores ;
  • Les supermarchés ;
  • La restauration.

Cette forte demande locative témoigne du redressement du climat d’affaires dans l’activité de détail. Les détaillants se montrent de plus en plus confiants dans le redémarrage de l’économie, confirmé par le retour à un niveau normal des fréquentations des commerces.

L’évolution des comportements des consommateurs depuis la crise sanitaire a peu d’impact sur l’activité, selon un récent sondage d’OpinionWay. Même si 30 % des Français privilégient désormais les achats en ligne, une part non négligeable des répondants assure consommer davantage dans les points de vente physique, afin de soutenir les commerçants après la crise.

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