La City de Londres se réinvente pour surmonter les stigmates de la crise sanitaire

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Symbole de la puissance financière de la Grande-Bretagne, la City de Londres a été vidée de ses banquiers durant l’épidémie de Covid-19. La fin des restrictions sanitaires n’a pas vraiment poussé ses occupants à revenir dans le quartier. Pour y remédier, les entreprises ayant un siège dans le quartier d’affaires ont adopté un mode de fonctionnement hybride.

Alors que l’Europe continentale voit la menace du variant Delta grandir, l’Angleterre a choisi de lever toutes les restrictions sanitaires contre le Covid-19 le 19 juillet dernier. Ce « Freedom day » a mis fin à l’obligation de port du masque dans les lieux fermés. Dans les salles de spectacle, les limites de jauge ont été supprimées. Pour les entreprises, ce jour de libération ouvre la voie à un retour au bureau des salariés, qui se sont habitués au télétravail depuis un an. Dans la City de Londres, les employés des banques ne semblent pas pressés de revenir dans les locaux.

Un plan exceptionnel pour redonner vie à la City

Depuis le début de la crise sanitaire, les locaux commerciaux et les bureaux de la City de Londres ont été désertés par leurs occupants. La situation risque de durer pendant quelques mois, face aux changements d’organisation des sociétés qui occupent ce quartier d’affaires emblématique de la capitale anglaise. L’évolution des modes de travail affectera aussi le monde de la finance londonienne, où les banquiers et traders ont pris goût au travail à distance ou à une organisation plus hybride.

Même si toutes les restrictions sanitaires ont été levées, les employés de la City traînent ainsi des pieds pour revenir dans les locaux de leur société. Cela affecte les ventes des cafés et des restaurants du quartier d’affaires, qui réalisent à peine 54 % de leur CA d’avant crise durant l’été. Ces changements n’ont pas échappé aux autorités londoniennes, qui ont annoncé dès avril un plan visant à entretenir l’atmosphère dynamique de la City. L’une des mesures phares de ce plan consiste à transformer les bureaux inoccupés en logements de standing.

En attendant les premiers résultats de cette transformation, les autorités de la City se montrent confiantes quant à la capacité du quartier à se réinventer et à se sortir d’une mauvaise passe. Les responsables locaux disent déjà constater le retour de l’animation dans les rues du quartier et un regain de forme des bureaux. Cette renaissance se traduit par une :

  • Augmentation des cours de bourse des grands promoteurs immobiliers de la capitale ;
  • Hausse des investissements et des locations.

Pas de retour à la normale avant la rentrée

Pour certains observateurs, la rentrée scolaire pourrait amorcer le retour des travailleurs de la City dans leurs bureaux. Là encore, les avis divergent chez les grands patrons des banques du célèbre quartier d’affaires. Howard Davies, président du conseil d’administration de NatWest, estime que le télétravail s’installera dans les habitudes des salariés de la banque.

David Solomon, patron de Goldman Sachs, n’est pas de cet avis et encourage son personnel à revenir en local. Rishi Sunak, ministre des Finances britannique, partage ce point de vue, arguant que le travail en local sera bénéfique pour la carrière des jeunes. Les salariés, eux, ont leur propre avis sur la question. Selon une enquête menée par le cabinet Michael Page en juillet, 80 % des travailleurs londoniens comptent revenir au bureau à partir de septembre. Seul un quart d’entre eux prévoit une présence en local pendant 5 jours par semaine.

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