La crise sanitaire a servi de tremplin à la démocratisation de l’achat local

artisan boulanger

À l’époque d’avant-crise, force est de constater que les entreprises ont tendance à accorder plus d’importance à l’exportation en matière d’approvisionnement. Ce fut d’ailleurs le cas jusqu’à ce que l’épidémie du coronavirus ne fasse son apparition et changer la donne et permettre à l’achat local de retrouver un peu de ses couleurs.

En accélérant l’essor des recours au télétravail, de la digitalisation des services et notamment des ventes en ligne, la crise sanitaire a certainement eu pour effet de renforcer le phénomène de désertion touchant essentiellement le local commercial et à moindre mesure les lieux de travail. Quoi qu’il en soit, l’on constate également qu’il a également servi de tremplin à la démocratisation de l’achat local auprès des grands groupes, des ETI, des PME et des TPE.

Ainsi, une nouvelle tendance est née en ramenant avec elle un nouveau défi que les acheteurs auront à relever, la notion de prix se trouvant désormais dans une nouvelle dimension.

L’achat local reprend le dessus

L’achat local qui s’inscrit pleinement dans la stratégie RSE, était jusqu’à présent sous-utilisé au profit d’achats dans les pays à bas coûts, plus rentable sur les gros volumes.

C’est de cette manière qu’un analyste en la personne de Pierre-Olivier Brial explique la situation dans laquelle se trouvait le recours à l’achat local auprès des entreprises. Du moins, jusqu’à ce que la pandémie ne fasse son apparition et changer les choses pour permettre à ce directeur général délégué du groupe Manutan de dire que :

Il y a aujourd’hui une prise de conscience de la nécessité de l’achat local.

Pierre-Olivier Brial.

Ainsi, l’épidémie a servi de tremplin à ce domaine selon ce spécialiste précisant cependant que pour l’heure, rien n’est encore certain. Ce, étant donné qu’il s’agit peut-être d’une réaction émotionnelle passagère ou d’un électrochoc impliquant des changements sur le long terme.

Une nouvelle dimension pour la notion de prix

L’essor de l’achat local est certes une bonne nouvelle pour le marché interne. Mais d’après Pierre-Olivier Brial, cet aboutissement a aussi révélé un nouveau défi que les acheteurs auront à relever, la notion de prix évoluant désormais dans une autre dimension une fois portée par différents leviers tels que :

  • Le risque lié à la dépendance fournisseur ;
  • La flexibilité du sourcing ;
  • La transition écologique ;
  • La solidarité avec les entreprises locales ou de l’ESS (Économie Sociale et Solidaire).

Ainsi, ce spécialiste estime qu’il est désormais impératif pour les acheteurs de se nouer d’un accord commun en matière de prix à l’achat et à l’approvisionnement sans oublier :

  • Le coût carbone du transport ;
  • La contribution à l’écosystème local ;
  • Le bénéfice social.

À ce responsable d’ajouter :

La crise a remis en question l’ensemble du fonctionnement de l’entreprise, impactant tous les métiers. C’est également le cas des achats publics, où, trop souvent, les prix bas entraînent une dégradation du tissu social que la collectivité doit financer par ailleurs.

Pierre-Olivier Brial.

En outre, cet observateur a tenu à préciser que l’atteinte de cet objectif ne serait pas aisée sans la collaboration de tous les acteurs formant cet écosystème en précisant que :

L’expansion de l’achat local aura lieu lorsque cette dynamique collective naîtra et se consolidera.

Pierre-Olivier Brial.

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