Une galerie d’art parisienne se transforme en librairie pour survivre face à la fermeture des commerces non essentiels

 librairie

Faisant partie intégrante des commerces non essentiels, les galeries d’art, comme d’autres activités, subissent de plein fouet les conséquences de la crise sanitaire à la source des fermetures administratives. Pour survivre face aux nouvelles restrictions actées depuis 20 mars dernier, l’une d’elles a eu la brillante idée de changer de statut en se transformant en librairie.

À Paris et plus précisément dans la rue des Beaux-Arts, un phénomène particulier se fait remarquer depuis que la fermeture administrative a été décrétée pour les commerces non essentiels. Malgré les restrictions, l’on constate en effet que ces dernières ont continué leur exposition non pas à l’intérieur de leur local commercial, mais en mode lèche-vitrine en utilisant leur façade comme support pour les créations.

Tout cela pour en venir au fait que pour tenter de garder la tête hors de l’eau, les galeristes du coin ont adopté de nouvelles stratégies pour séduire la clientèle et se créer un peu de revenus. Mais dans le lot, une piste explorée par l’un d’eux mérite une attention particulière. Simplement parce qu’avec un peu d’imagination, celle-ci est parvenue à garder la boutique ouverte.

Une stratégie quelque peu différente

Comme susmentionnées, les galeristes de la rue des Beaux-Arts tentent de perpétuer leur activité en faisant de leur façade leur support d’exposition. Du moins, pour la majorité puisqu’il faut regarder du côté de Loeve&Co pour découvrir que, malgré les restrictions, celle-ci continue de recevoir du public.

Et en y regardant de près, l’on constate que la stratégie adoptée par celle-ci est quelque peu différente de celle de ses voisines pour lui permettre d’ouvrir ses portes. Ce, pour la simple raison que son patron, Stéphane Corréard a découvert que les librairies ne sont pas concernées par ce dispositif étant donné que sa mise en place est basée sur le code APE attribué par l’INSEE. D’où l’idée pour ce galeriste de :

Plonger dans ses statuts, pour devenir un libraire en toute légalité.

Stéphane Corréard

Ainsi, une galerie d’art s’en est allée pour céder la place à une librairie selon ce directeur artistique soulignant cependant que ce changement ne l’a pas éloigné de son domaine en s’exprimant en ces termes :

Une exposition est toujours visible sur les murs de la librairie et si les œuvres ne peuvent pas être achetées en boutique, nous avons mis en place le click and collect pour pouvoir les vendre.

Stéphane Corréard

Mais ce n’est que d’une façon temporaire selon ce professionnel soulignant que :

Lorsque tout reviendra dans l’ordre, on fera le chemin inverse pour redevenir une galerie à part entière.

Stéphane Corréard

La mutation est plutôt aisée

Ouvrant les portes de Loeve&Co en tant que librairie, Stéphane Corréard est bien placé pour dire que :

Le changement a été d’autant plus facile que nous vendions déjà des ouvrages en lien avec l’art.

Stéphane Corréard

En effet, ce galeriste devenu libraire estime que la mutation est plutôt aisée puisqu’il lui fallait remplir trois conditions essentielles pour y parvenir en 24 heures :

Que le statut de mon entreprise l’autorise, c’était le cas, que mon bail commercial autorise la vente de livres ; ma propriétaire m’a signé un avenant aussitôt, et que je vende des livres !

Stéphane Corréard

Ainsi, tout se déroulait comme sur des roulettes pour cet acteur qui n’a eu qu’à débourser 80 euros pour obtenir le document officiel attestant de l’existence juridique d’une entreprise selon la procédure de changement de K-bis.

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