L’organisation hybride des entreprises met en difficulté l’immobilier de bureau

Locaux

Plus d’un an après le début de la pandémie, la situation sanitaire au niveau mondial inquiète toujours. Les grandes entreprises se sont accommodées de ce contexte, en réduisant les espaces de travail de leur salarié et en favorisant le télétravail. Sous pression, les propriétaires et bailleurs se retrouvent obligés de faire des concessions.

Traditionnellement, l’immobilier de bureau voit l’entreprise comme un locataire privilégié, cherchant à occuper le maximum d’espaces que son contrat et son loyer le lui permettent. Mais la crise sanitaire est apparue et a bouleversé l’ensemble du marché. Sous la contrainte des protocoles sanitaires, les entreprises ont adopté en masse le télétravail et proposé le chômage partiel pour les travailleurs qui ne peuvent pas travailler de chez eux ni se rendre au bureau sans risquer d’attraper la maladie. Cette nouvelle organisation a changé le rapport de forces entre l’entreprise et son bailleur, comme le souligne une enquête récente du Wall Street Journal.

Des bailleurs prêts à réduire les loyers

Dans les grandes villes américaines et européennes, un local commercial ou professionnel situé en centre-ville ou dans un quartier d’affaires se négocie à prix d’or et attise la convoitise des plus grandes compagnies. L’attrait de ces emplacements premium reste plus ou moins intact depuis la crise sanitaire.

Néanmoins, on constate de plus en plus une dégradation de l’immobilier professionnel dans les principales villes des États-Unis. Les immeubles de bureaux voient par exemple leur taux de vacance s’envoler à 11,9 % au premier semestre 2020, contre 9,7 % un an auparavant. Ce chiffre confirme la mauvaise passe traversée par les propriétaires et bailleurs, qui sont prêts à baisser les loyers pour faire revenir les locataires, selon le Wall Street Journal.

Cette situation contraste fortement avec l’envolée de l’immobilier de logements aux États-Unis durant la crise sanitaire, poursuit le quotidien. Cet écart n’est pourtant pas une vraie surprise, connaissant l’impact de la pandémie sur l’activité des grandes entreprises, en particulier celles qui œuvrent dans le domaine de l’hôtellerie et la restauration, ainsi que les grands centres commerciaux. L’effondrement de leurs ventes, sous l’effet des restrictions sanitaires, a eu raison de l’immobilier commercial.

Moins de demandes d’espaces de bureaux

Pour les autres locataires – les sociétés de service et d’informatique, entre autres –, la crise sanitaire a institutionnalisé un modèle de fonctionnement « hybride ». Les espaces de travail en présentiel ont été fortement réduits, afin de permettre aux salariés de télétravailler. La baisse de demande qui en résulte pousse les propriétaires à baisser leurs exigences, notamment sur les loyers et la durée des contrats. L’enquête du Wall Street Journal montre ainsi que les offres de baux de quatre ans ou plus ont sensiblement augmenté au premier trimestre 2021. Sur la même période, les propriétaires ont consenti des réductions de loyers jusqu’à 13 % par rapport à l’année dernière.

La demande en espaces de bureaux est 10 % moins importante qu’il y a un an, un phénomène qui touche les grandes métropoles comme Los Angeles, Chicago, New York et bien d’autres encore. Le quotidien estime cependant que cette tendance ne va pas durer. Les premiers signes d’amélioration apparaîtront au fur et à mesure de l’avancée de la vaccination contre le Covid-19.

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