La mutation de l’immobilier commercial sous l’effet du Covid

 maisonnette

L’épidémie de Covid-19 qui frappe la France depuis plus d’un an est bien plus qu’une simple crise sanitaire. Elle affecte plusieurs composantes de l’économie, y compris l’immobilier commercial. Sous le poids du télétravail et des contraintes sanitaires, les entreprises ont dû revoir leur organisation et leur perception même des locaux professionnels.

Le nouveau coronavirus continue de sévir en France et dans le reste du monde, même si sa force décline progressivement au fur et à mesure que la campagne vaccinale progresse. Cette pandémie laisse toutefois des traces assez profondes sur les finances des particuliers et des entreprises. Ces dernières ont d’ailleurs bénéficié d’un arsenal de dispositifs fiscaux et d’aides exceptionnelles conçues pour renflouer leur caisse et soutenir leur reprise.

Les difficultés rencontrées par les sociétés ont aussi bouleversé l’immobilier commercial, un secteur en pleine mutation depuis quelques mois. Les bailleurs, afin d’éviter toute vacance, ont revu leurs exigences à la baisse pour mieux s’adapter aux nouveaux besoins du marché.

Une mutation de l’immobilier commercial susceptible de durer

À cause de l’épidémie de Covid, les propriétaires immobiliers signent de moins en moins un nouveau bail commercial. On constate effectivement un recul des valeurs locatives dernièrement. Cet indicateur reflète le produit financier annuel d’un immeuble commercial ou d’un bâtiment mixte s’il était loué entièrement sur une année. La baisse des valeurs locatives s’accompagne d’une augmentation assez inquiétante de la vacance commerciale.

Cette réalité conduit les bailleurs à changer de fusil d’épaule : ils se montrent plus attentifs aux besoins du marché. Pragmatiques, ils préfèrent louer leur bien à des prix raisonnables que de n’avoir aucun locataire du tout. Certains propriétaires sont même prêts à renoncer au droit d’entrée pour convaincre les commerçants et les sociétés de signer un bail. À travers ces concessions, les bailleurs protègent leurs intérêts et ceux des entreprises locataires. Outre les fermetures administratives, le télétravail pèse aussi sur les revenus des commerces installés près des quartiers d’affaires.

De plus en plus de marques réfléchissent à un possible rapprochement de leurs magasins urbains aux quartiers d’habitation, pour pallier la diminution du flux provoquée par le télétravail. Plusieurs indices semblent corroborer la thèse d’une installation sur la durée de cette tendance.

Moins de nouveaux commerces physiques et plus de vente en ligne

En 2020, la France métropolitaine a accueilli 420 000 mètres carrés de commerces en plus, un chiffre 42 % inférieur à celui de 2019. La chute a été encore plus lourde pour les retail parks ou parcs d’activités commerciales. Elle atteint 62 % en un an. La Fevad attribue cette contreperformance à :

  • l’allongement des durées de fermeture ;
  • l’absence de visibilité concernant la réouverture définitive des commerces.

Ces facteurs combinés ont plombé les chiffres des commerces spécialisés, dont les revenus ont diminué de 18 % l’année dernière. Au même moment, les ventes en ligne dans le même secteur ont bondi de 32 %. Les mauvais résultats du commerce se sont poursuivis en janvier et février 2021, au moment de la fermeture des grands centres commerciaux et de l’instauration du couvre-feu.

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