Alors que la crise sanitaire commence à se dissiper, on en apprend un peu plus sur ses conséquences économiques, sociales et financières. Et tous les secteurs semblent avoir beaucoup souffert des épisodes de confinement de 2020 et début 2021, même les prestigieuses avenues commerçantes de Londres, Paris, Madrid et Berlin.
Les fermetures administratives décidées par plusieurs pays européens en 2020 avaient pour but de stopper la propagation du virus du Covid-19. Cette stratégie, efficace ou non, a indéniablement causé beaucoup de difficultés sur le plan économique. Le cabinet Cushman & Wakefield a tenté d’évaluer l’impact de cette crise sur les plus grandes avenues commerçantes du Vieux Continent. Ses conclusions ne laissent aucune place au doute : ces lieux ont quelque peu perdu de leur prestige en un an, essuyant notamment une baisse importante de leur fréquentation et de leurs valeurs locatives. Aucun retour à la normale n’est envisagé sans un horizon dégagé sur le plan sanitaire.
Pénalisées par une chute très marquée de leur fréquentation, les grandes avenues du shopping d’Europe ont vu leurs valeurs locatives baisser en conséquence. Selon Cushman & Wakefield, la valeur moyenne d’un local commercial sur l’un de ces artères du shopping a baissé de 20 % entre 2020 et début 2021. Seule l’avenue madrilène, semble épargnée par ce phénomène difficilement explicable : la valeur locative de Gran Via a reculé de 11 %.
Sur les Champs-Élysées, le mètre carré des emplacements premium se négocie actuellement autour de 6 200 euros par an, un prix qui inclut le loyer et le pas de porte. L’épidémie de Covid-19 n’est pas la seule responsable de cette régression. Depuis 2018, la prestigieuse avenue de la capitale française voit sa réputation ternie par les mouvements sociaux à répétition, dont celui des gilets jaunes. En 2019, les grèves dans les transports en commun rajoutent un fardeau supplémentaire, avant que la crise sanitaire y mette son grain de sel.
Malgré ces paramètres défavorables, les propriétaires ont tenu à remonter la barre, profitant de la baisse de fréquentation de 2020 pour lancer quelques aménagements. En Allemagne, par exemple, les propriétaires ont investi dans des signalétiques plus visibles et plus attractives sur l’avenue Kurfürstendamm. Les boutiques se sont aussi adaptées à la situation sanitaire, en misant davantage sur le « click&collect », ce qui leur permet de limiter la casse.
L’étude de Cushman & Wakefield met aussi en évidence un net recul du chiffre d’affaires des boutiques situées sur ces grandes artères commerciales européennes. C’est une conséquence assez logique des mesures sanitaires prises en Europe. La suspension des vols et les mesures restrictives concernant les boutiques non essentielles ont éloigné la clientèle étrangère. Oxford Street, à Londres et les Champs-Élysées ont le plus souffert de ces désertions.
Les efforts des clients nationaux et locaux n’ont pas suffi à remonter la barre. Et c’est assez compréhensible, si l’on analyse de près la chute de fréquentation subie par ces grandes avenues. À Berlin, la principale artère du shopping enregistre 35 % de passants et visiteurs en moins. À Oxford Street, la baisse atteint 71 %, contre :