Les bureaux inoccupés à la Défense augmentent malgré le retour de la demande

immeubles la défense à Paris

Sous l’effet de la crise sanitaire et du recours massif au télétravail, l’immobilier de bureau a connu un léger passage à vide l’année dernière. Dans le quartier de la Défense, les demandes reprennent progressivement au premier semestre 2021. Les stocks de locaux inoccupés continuent malgré tout de grossir selon Cushman & Wakefield.

Le taux d’occupation des immeubles de bureau est un indicateur assez fiable de la situation économique ou financière globale d’une ville ou d’un pays. Dans le quartier d’affaires de Paris, cette marque peine à retrouver ses standards d’avant la crise sanitaire. Certes, des prises à bail de grands groupes et de compagnies plus modestes ont bien eu lieu à la Défense depuis le début de l’année. Ces nouvelles signatures ne compensent pas pour autant les désistements des 18 mois précédents. La livraison de nouvelles surfaces dans les prochains mois pose des défis supplémentaires aux bailleurs et aux sociétés foncières.

Des bailleurs plus flexibles pour faire revenir les clients

À la Défense parisienne, les bailleurs souffrent d’un écart de plus en plus flagrant entre l’offre en local commercial et de bureau et la demande. Dans la tour CB21 de Covivio, par exemple, 11 000 m2 cherchent encore des occupants, sur un total de 68 000 m2. Le problème concerne les autres immeubles du quartier d’affaires, selon Cushman & Wakefield. Le cabinet d’études estime la vacance des bureaux à La Défense à 12 % à la fin du premier semestre, un taux qui pourrait s’alourdir dans les prochains mois.

Les projections parlent d’une vacance de 18 à 20 % à la fin de l’année, ce qui est énorme. Plusieurs facteurs expliquent ce taux d’occupation relativement faible. En effet, les conséquences financières de la crise sanitaire se font toujours sentir. Les entreprises, encore dans le doute, hésitent à faire revenir leurs salariés dans des bureaux et prolongent les organisations en flex office, où le télétravail occupe une place importante. Face à ces réticences, les bailleurs n’ont d’autre choix que de se montrer flexibles. Des baisses de loyer sont ainsi attendues prochainement, surtout pour les immeubles de seconde main où le mètre carré se loue entre 460 et 500 euros par an actuellement.

Les bâtiments neufs ou rénovés devraient échapper à ces réévaluations. En revanche, pour écouler les stocks à leur disposition, les sociétés foncières ont l’obligation de se montrer créatives afin de convaincre les locataires. Covivio propose par exemple une offre couplée, incluant la location de bureaux dans son immeuble à La Défense et un accès à ses autres espaces de coworking Wellio à :

  • Milan ;
  • Lyon ;
  • Marseille ;
  • Bordeaux.

Une demande sur le retour dans un marché convalescent

Les initiatives comparables à celle de Covivio seront les bienvenues dans les mois à venir, si les foncières comptent trouver preneur aux 441 000 m2 de locaux inoccupés à La Défense. Cette surface ne prend pas en compte les 300 000 m2 supplémentaires qui seront livrés jusqu’en 2023 et les 121 000 m2 d’espaces libérés par les entreprises souhaitant développer le télétravail. Ces surfaces vacantes représentent plus de deux ans de commercialisation dans un contexte « normal ».

Les bailleurs commencent heureusement à voir les signes d’un retour à cette normalité au premier semestre. Les prises à bail sur la période ont atteint 91 000 m2, dont 26 200 m2 dans la tour Eria par Cyberdéfense. Amazon s’est approprié 2 700 m2 dans l’immeuble Carpe Diem et TechnipFMC a loué 7 000 m2 dans la tour Trinity. Les bailleurs attendent de nouveaux arrivants au second semestre, dont de grandes multinationales et des entreprises plus modestes attirées par le profil des locaux disponibles à La Défense.

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