Le commerce en ligne est l’un des rares secteurs d’activités à tirer avantage de la pandémie du coronavirus

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Le commerce en ligne est l’un des rares secteurs d’activités à tirer avantage de la pandémie du coronavirus. À travers des données chiffrées, GlobalData et Kantar en donnent la preuve en démontrant qu’en faisant de la crise sanitaire son levier, cette filière est l’une de celles à afficher une croissance phénoménale au niveau mondial depuis janvier 2020.

Avant la crise sanitaire, les consommateurs avaient largement le choix entre venir en local commercial ou commander en ligne pour faire leurs achats. Mais il faut dire que dernièrement, la tendance a quelque peu évolué depuis que l’épidémie du coronavirus est entrée en scène et bouleverser l’ordre des choses en faisant pencher la balance en faveur de l’e-commerce.

Pour s’en convaincre, il suffit de prendre en compte le fait que depuis janvier 2020, les recours aux emplettes en ligne ont fait un bond considérable en avant tandis qu’un phénomène de désertion se fait remarquer auprès des détaillants traditionnels désormais contraints de procéder au licenciement massif.

L’avantage au commerce en ligne

En ces temps de crise, les observateurs s’accordent à dire que le commerce en ligne est l’une des rares filières à faire de l’épidémie du coronavirus un tremplin permettant d’assurer son développement. Et ce n’est pas faute de le croire si l’on tient compte d’un évènement particulier qui s’est affiché depuis début 2020, l’explosion des recours aux achats en ligne. Une situation permettant à Hervé Gilg, spécialiste de la distribution au sein du cabinet de conseil Alvarez & Marsal de dire que :

Il est très clair que la numérisation du commerce, si elle était là depuis très longtemps, s’accélère énormément.

Sam Murrant.

En données chiffrées, l’on pourrait même dire que sa croissance est phénoménale si l’on croit une note de l’agence Kantar précisant qu’au niveau mondial :

L’e-commerce a augmenté de 41 % en seulement trois mois, contre une croissance de 22 % en 2020.

Et d’ajouter :

En France, au Royaume-Uni, en Espagne et en Chine, la part de marché moyenne est passée de 8,8 % à 12,4 %.

À Sam Murrant, analyste principal des paiements chez GlobalData d’expliquer ce penchant :

La pandémie de Covid-19 a conduit de nombreux consommateurs à adopter de nouveaux comportements d’achat en faveur du commerce électronique.

Sam Murrant.

Et puisqu’il est clair que l’e-commerce a su en tirer profit, l’on pourrait dire que c’est loin d’être le cas pour les détaillants traditionnels qui, selon Hervé Gilg ont fait face à :

La chute brutale d’activité consécutive au confinement qui a eu un effet de ciseau très important pour les commerces non alimentaires les plus dépendants des points de vente physiques.

Hervé Gilg.

Un aboutissement qui est loin d’être réjouissant pour ces derniers qui, faute de revenus, sont bien nombreux à être contraints de réduire leurs effectifs d’une façon drastique comme pour le cas de :

  • Marks & Spencer supprimant 7 000 emplois ;
  • Debenhams qui, en déposant le bilan en avril, a supprimé 2 500 emplois ;
  • John Lewis 1 300 ;
  • Selfridges 450 ;
  • Le réseau de pharmacies Boots 4 000.

À noter que dans la même foulée, Amazon en a recruté 3 500 aux États-Unis donnant la preuve de la bonne tenue du commerce en ligne en notant qu’il ne s’agit là que d’un exemple parmi tant d’autres.

Une tendance vouée à perdurer

La pandémie a certes servi d’accélérateur pour l’e-commerce, mais les analystes aiment à penser que cette tendance est vouée à perdurer. C’est du moins, l’avis de Stéphane Charvériat, directeur associé senior au Boston Consulting Group notant que :

Cette situation inédite a fait prendre conscience ou a confirmé à tous les acteurs du retail qu’il était indispensable d’être présent sur Internet, et d’y être le plus compétitif possible.

Stéphane Charvériat.

Un point de vue partagé par Sam Murrant estimant même que le poids de cette filière aura atteint la barre de 7 trilliards de dollars d’ici 2024 pour dépasser de loin son niveau record de 2010 à un trilliard de dollars.

Dans cette optique, il faut d’ailleurs préciser que pour survivre, certains acteurs traditionnels ont d’ores et déjà franchi le pas à l’instar de Tesco, cette chaîne britannique de supermarchés procédant récemment au recrutement de 16 000 salariés pour assurer la croissance de ses activités en ligne.

Pour les autres, Stéphane Charvériat a fait savoir que :

Même sans avoir les armes pour lutter en concurrence frontale avec les grandes plateformes, les retailers ont l’obligation de réfléchir à une stratégie Internet, peut-être moins agressive, peut-être via des alliances, y compris avec ces plateformes.

Stéphane Charvériat.

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