La montée en puissance de la vente en ligne a bouleversé non seulement le mode de consommation des Français, mais aussi le marché de l’immobilier commercial. Plongé dans un climat d’incertitudes, le secteur est aujourd’hui en plein doute. Le local commercial est devenu un actif difficile à rentabiliser. Beaucoup d’entreprises choisissent de s’en passer pour réduire leurs coûts.
Le local commercial a été longtemps considéré comme un actif inaltérable en matière d’immobilier d’entreprise. Synonyme de sécurité et de rentabilité, il était privilégié par les investisseurs qui souhaitaient diversifier leurs placements.
La forte progression du commerce en ligne a provoqué un véritable séisme dans l’immobilier commercial. Depuis 2014, les investissements dans le secteur n’ont cessé de s’effondrer.
Alors qu’il représentait un quart du montant global des investissements dans l’immobilier d’entreprise en 2014, il ne pesait plus que 10 % au premier trimestre 2018, soit un repli de 3 Mds d’euros en quatre ans. D’autant plus qu’avec la faiblesse des taux de crédits immobiliers, les investisseurs préfèrent placer leurs argents dans l’immobilier d’habitation, le coworking ou encore la logistique.
Selon les experts,
Les investisseurs institutionnels se montrent particulièrement prudents sur l’évolution du marché de l’immobilier commercial. De nombreux doutes planent concernant la dynamique future du marché. Ce qui explique sa morosité.
Important Le commerce en ligne constitue notamment la plus grande menace pour le secteur. En effet, sa forte progression a fragilisé la capacité des commerçants à assumer le coût d’un local commercial, favorisant la désertification des centres villes.
Selon une récente étude,
62 % des communes présentent aujourd’hui un taux de vacances des locaux commerciaux de plus de 10 %, contre seulement 10 % dans les années 2000.
Avec l’émergence du commerce en ligne, le local commercial est devenu obsolète. Pour bien de consommateurs, les déplacements n’étant plus indispensables pour faire des achats. À cela s’ajoutent d’autres facteurs comme la stagnation généralisée de la consommation depuis les crises économiques qui se sont succédé, ainsi que le taux d’équipement élevé des ménages.
Résultat : un bon nombre d’entreprises, dont des géants de la distribution, ont dû revoir leurs coûts et se délester au passage de leurs locaux commerciaux.
Dans ce contexte, une poignée de secteurs d’activité fait de la résistance. Il s’agit des métiers où la transformation digitale à 100 % reste inenvisageable et où il est impossible de faire complètement l’impasse sur le local physique. C’est le cas par exemple de la restauration, du commerce de proximité, des loisirs et bien-être, salles de sport et activité similaires.
