Paris persiste dans son combat contre les locations Airbnb

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La lutte contre les locations Airbnb illégales fait partie des programmes phares de la maire de Paris, Anne Hidalgo. Après un premier échec en 2019, elle reprend aujourd’hui l’offensive et confirme la tenue d’un référendum sur le sujet du plafond de nuitées autorisées à la location pour les résidences principales.

Dans une déclaration rapportée par Le Parisien, Anne Hidalgo affirme que les locations illégales captent une partie importante des logements disponibles à Paris. La maire de la ville compte récupérer ces biens, comme en témoigne son projet d’organiser un référendum sur un abaissement des nuitées autorisées à la location pour une résidence principale. Ce plafond s’élève actuellement à 120 nuits.

La mission s’annonce d’ores et déjà compliquée. D’un point de vue réglementaire, un tel amendement pourrait se révéler contraire à la loi nationale qui fixe justement ce seuil précédemment cité. La municipalité aura aussi fort à faire pour convaincre les ménages parisiens, qui seront privés d’une source de revenus complémentaires si le projet aboutit.

Un référendum sur le maximum de locations par an dès cet automne

Anne Hidalgo a confirmé dans les colonnes du Parisien la tenue d’un référendum sur la question du nombre maximal de nuitées autorisées à la location pour les résidences principales. Ce seuil est fixé à 120 nuits actuellement, conformément à la définition de ce logement qui doit être occupé au moins pendant 8 mois par an. La maire de Paris n’a pas précisé jusqu’où elle compte abaisser ce plafond.

Ce projet intervient un an après une première tentative ratée de réduire ce même seuil. Anne Hidalgo tente dès lors une autre approche, en insistant sur le nombre de logements que Paris pourrait récupérer.

Important Selon ses estimations, cet amendement ferait revenir jusqu’à 30 000 biens dans le parc d’habitations de la Ville lumière.

Des questions réglementaires et financières en suspens

La mesure attendue par l’équipe d’Anne Hidalgo porte uniquement sur les résidences principales. Les autres locations touristiques de courte durée, ayant le statut de local commercial, ne sont pas limitées par un plafond de nuitées. Pour mener à bien cette initiative, la municipalité devrait convaincre les familles parisiennes concernées du bien-fondé de l’amendement.

Important Selon Airbnb, la diminution du plafond entraînera logiquement une perte de revenus complémentaires, ce qui risque d’être mal accueilli dans la situation actuelle.

Anne Hidalgo et son équipe devront également résoudre un autre point d’achoppement : celui de la légalité du projet. En effet, le nombre maximum de locations par an d’une résidence principale est fixé par une loi nationale, et non par un décret ni un arrêté municipal. Par ailleurs, les autorités parisiennes doivent attendre une décision de la Cour de justice européenne, prévue en septembre prochain, avant de condamner les locations jugées illégales.

L’équipe municipale parisienne espère néanmoins une issue plus favorable pour cette nouvelle bataille. Elle fonde ses espoirs entre autres sur la mauvaise presse d’Airbnb dans plusieurs communes.

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