Certains commerçants parisiens appellent à plus de solidarité de la part des bailleurs

professionnels de commerce

À peine la reprise entamée, des commerçants parisiens font face à un nouvel obstacle : le paiement des charges et des loyers exigés par leurs bailleurs. Allant à l’encontre des recommandations du ministère de l’Économie, plusieurs propriétaires rechignent à annuler ou à reporter les règlements. Leur posture peu conciliante agace les locataires.

À Paris, les frictions entre les propriétaires et les commerçants locataires se multiplient depuis la reprise, sur fond de négociations d’un étalement ou d’une annulation pure et simple des loyers dus pendant le confinement. Elles sont particulièrement vives dans les quartiers à forte pression immobilière, comme dans le 15e arrondissement.

Mis à part trois bailleurs sociaux, qui ont appliqué les recommandations de mansuétude du gouvernement, les autres loueurs s’obstinent à exiger les paiements dans les délais. Certains refusent même les gestes simples, comme l’étalement des charges. Face à leur ténacité, les associations de commerçants appellent à plus de solidarité et de compréhension.

Des propriétaires peu indulgents agacent les commerçants à Paris

Pendant le confinement, des milliers de commerçants de Paris ont dû fermer boutique et continuer quand même à payer leurs employés, en creusant dans leur maigre réserve de trésorerie.

Le ministère de l’Économie a déployé plusieurs mesures de soutien, dont le report du paiement de 3 mois de loyers correspondants à l’arrêt réglementaire de leur activité. Le gouvernement a aussi mis en place une commission de médiation pour faciliter les discussions entre les bailleurs et les locataires. Certains bailleurs sociaux tels qu’Élogie-Siemp, RIVP et Paris Habitat ont alors suspendu les loyers du 2e trimestre de 6 800 commerçants parisiens. Les autres loueurs de la capitale montrent moins de compassion, à en croire les affirmations d’une association de commerçants.

Important Sur la rue Saint-Charles, dans le 15e arrondissement,

Plusieurs locataires s’indignent du refus d’annuler, ou même de reporter le paiement des loyers dus pendant le confinement. Certes, des propriétaires ont bien accordé l’annulation d’un loyer sur deux, ou l’étalement des charges sur plusieurs mois. Cependant, des bailleurs montrent très peu de solidarité. Beaucoup de commerçants n’ont d’autres choix que d’aller au conflit et de suspendre tout paiement.

Plus de compassion de la part des propriétaires privés

Rappelons que la décision du Conseil de Paris a annulé les baux commerciaux des entreprises de moins de 10 salariés. Certains loueurs auraient pourtant même réclamé, en plein confinement, le règlement des loyers. Selon les témoignages de commerçants, les propriétaires privés se montrent en général plus compréhensifs que les bailleurs sociaux.

Important Des magasins loués à des particuliers ont ainsi obtenu un étalement de leurs quittances sur un an.

Un des bailleurs sociaux présents à Paris dément ces affirmations et explique que 40 % de ses locataires commerciaux ont bénéficié d’un report de loyer. Batigère aurait accordé systématiquement un report ou un étalement aux entreprises éligibles au Fonds de solidarité. Ce bailleur social national dit évaluer au cas par cas la situation des autres clients non éligibles, dans une démarche d’accompagnement et de soutien global aux commerçants en difficulté.

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