Les impôts de production pèsent lourd dans les charges des entreprises industrielles françaises

dossier de fiscalité d'entreprises

Selon le président de l’Alliance Industrie du Futur (AIF), Bruno Grandjean, il est logique de partager les bénéfices des investissements réalisés avec l’ensemble de la communauté, ce qui explique leur taxation. Encore faut-il, selon lui, que les industries parviennent à réaliser des économies. Lorsque ce n’est pas le cas, elles en paient les frais.

Dans l’Hexagone, le secteur manufacturier se relève, contrairement à ce qui peut être constaté dans les autres pays européens. L’indice PMI d'IHS Markit qui a été divulgué le lundi 2 septembre dernier le confirme d’ailleurs, en dépit des conséquences des conflits commerciaux.

Pour autant, l’industrie française n’est pas aussi compétitive que celles des autres États de la zone euro. C’est ce que déclare Bruno Grandjean dans l’émission intitulée « Good Morning Business ». Celui qui préside l’Alliance industrie du Futur (AIF) met cet inconvénient sur le compte de certains prélèvements obligatoires, dont les impôts de production.

Les prélèvements relatifs aux impôts de production nuisent-ils à la performance des industries ?

En dépit des efforts fournis par le Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE), l’industrie française est sujette à des lacunes. Ce qu’a indiqué un rapport de 2012 portant sur la compétitivité dans l’Hexagone. Certains observateurs, dont Bruno Grandjean, dénoncent l’impact des impôts de production prélevés en France sur la performance des entreprises.

Dans les détails, ces impôts impliquent l’importation de marchandises, outre la production des services. Il en est de même pour la main-d’œuvre sollicitée, sans oublier l’exploitation des terrains permettant de produire les biens en question. Dans ce dernier cas, le prélèvement se traduit par exemple sous la forme d’une contribution économique territoriale.

L’importance de ces impôts a-t-il amené l’industriel General Electric à supprimer des milliers d’emplois en France, alors même qu’il s’est engagé à en créer après l’acquisition d’une branche d’Alstom ? Les coûts salariaux ont pu plomber les résultats du groupe.

Les firmes doivent délocaliser leur production pour assurer leur compétitivité

Bruno Grandjean estime que la fiscalité actuelle ne profite pas aux industries. Il explique qu’une usine se voit par exemple prélever trois fois plus de taxe foncière qu’un entrepôt faisant 10 000 mètres carrés ou un local commercial.

Est-ce la raison pour laquelle davantage de sociétés transfèrent une partie de leur production dans des pays régis par une législation plus profitable ? Bruno Grandjean révèle que dans la pratique, 30 % des postes existants dans les entreprises industrielles hexagonales ne sont pas exercés sur le territoire. Le président de l’AIF avance que ce pourcentage est plus significatif que les chiffres recensés outre-Rhin.

Sur la stratégie à adopter, Bruno Grandjean se montre donc catégorique :

« Il est temps de revenir à une politique de l'offre, de la compétitivité sans laquelle, finalement, on verra petit à petit les industriels français décliner ou délocaliser leur production. Et pour de bonnes raisons, des raisons de compétitivité ».

Bruno Grandjean.

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