Montréal cherche des solutions à la problématique des locaux vacants sur ses artères commerciales

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Pour la Ville de Montréal, la problématique des locaux vacants sur ses artères commerciales est un sujet épineux qu’elle prévoit de supprimer de son champ de vision dès début 2020. Et ce, à travers des solutions efficientes qu’elle puisera auprès d’une consultation publique organisée par la Commission sur le développement économique et urbain et l’habitation.

10 décembre 2019 a été choisi par la Ville de Montréal pour réunir les Montréalais à l’édifice Lucien-Saulnier dans le cadre d’une consultation publique. Son objectif, trouver des solutions permettant d’endiguer ce phénomène particulier de plus en plus inquiétant. Entendons par là, la problématique des locaux vacants qui fait rage dans les artères commerciales de la Métropole.

Ainsi, les parties prenantes ont jusqu’au 20 janvier prochain pour soumettre leurs propositions. Après quoi, la mairie se doit de mettre en vigueur les options les plus pertinentes. Mais en attendant, l’on peut d’ores et déjà énumérer certaines pistes imaginées par différents acteurs.

La situation devient urgente

En juillet dernier, le taux de vacance des locaux commerciaux dans les artères commerciales de Montréal a atteint la barre des 15%.

En consultant ses données, la Ville de Montréal s’est rendu compte que le taux de vacance des locaux commerciaux dans ses artères commerciales a atteint un niveau inquiétant. Et ce, depuis juillet dernier en atteignant la barre des 15% pour représenter 1 000 emplacements inactifs sur les 7 000 répertoriés.

Et la situation est d’autant plus inquiétante en tenant compte du fait que la moyenne supportable est entre 4 et 7%, alors qu’à sur les rues Saint-Denis et Sainte-Catherine-Est, les 26% sont atteints depuis un bon bout de temps.

Tout cela, parce que le développement de ce segment est lesté par différents facteurs. À savoir :

  • L’augmentation des loyers et de la taxe foncière ;
  • Les nombreux chantiers ralentissant les activités des occupants ;
  • Une réglementation trop rigide.

Ainsi, la Mairie estime que la situation devient urgente et qu’il est temps d’y mettre un terme. D’ailleurs, la première action allant dans ce sens est d’ores et déjà opérationnelle puisque la consultation publique destinée à y trouver des solutions a été lancée le 10 décembre sous la présidence de la Commission sur le développement économique et urbain et l’habitation.

L’occasion qui permettra aux grand public, entrepreneurs et autres acteurs d’avancer un bon nombre d’opinions que la Ville étudiera minutieusement à partir du 20 janvier 2020. À Robert Beaudry, son responsable du développement économique d’ajouter :

« Je suis convaincu qu’on va avoir des recommandations très intéressantes et, connaissant la mairesse Valérie Plante, ça va mener à des actions rapidement. »

Robert Beaudry.

Certaines pistes se sont déjà profilées

En attendant l’arrivée des solutions retenues après la consultation publique, certains acteurs ont d’ores et déjà laissé profiler certaines pistes qui, en majorité, visent essentiellement à trouver des remèdes aux principaux obstacles susmentionnés.

Pour ce qui est des problèmes liés aux nombreux chantiers par exemple, le président de l’Association des sociétés de développement commercial de Montréal a tout simplement fait valoir qu’il suffirait d’accélérer la cadence.

De son côté, la Mairie prévoit un allégement fiscal de 12,5% pour aider les commerçants à faire face aux baisses des activités durant les travaux. À noter cependant que les charges de ces derniers demeurent élevées si l’on croit Jean-Philippe Meloche qui s’est exprimé en ces termes :

« Par valeur foncière, le taux d’imposition est quatre fois plus élevé pour les commerces que pour le résidentiel. »

Jean-Philippe Meloche.

Ce professeur à la Faculté de l’aménagement de l’Université de Montréal s’est également prononcé pour la modification des réglementations d’urbanisation en faisant valoir que :

« Le problème des locaux commerciaux vacants, c’est le zonage commercial de la Ville. Si on ne forçait pas ces locaux à avoir une vocation commerciale, ils deviendraient rapidement des logements. »

Jean-Philippe Meloche.

Robert Beaudry, quant à lui, a émis l’idée d’une éventuelle subvention destinée à encourager la rénovation des locaux commerciaux qui devrait s’ajouter à d’autres mesures comme :

  • Le contrôle de la spéculation immobilière pour limiter la hausse abusive des loyers à travers la mise en place d’une régie du loyer commercial ;
  • La possibilité d’imposer une taxe sur les propriétaires des locaux vacants.
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