Montréal, quand les locaux commerciaux deviennent hors de prix

Vue aérienne de Montréal

À Montréal, les commerçants déplorent le nombre de locaux commerciaux vides dans les quartiers centraux. Pour cause : la flambée des loyers ne permet plus aux petits commerçants de s’y installer faute de moyens financiers. Derrière ce paradoxe, les observateurs dénoncent les promoteurs qui spéculent sur les locaux vacants, et la taxation abusive de la municipalité.

La spéculation rapporte plus que la location

Selon les explications du conseiller municipal et président de la Commission sur le développement économique du Mile-End, Richard Ryan,

le local commercial s’est beaucoup valorisé dans les quartiers les plus populaires et les plus attractives de la métropole. Par conséquent, les propriétaires demandent désormais le double, voire le triple du loyer.
À Montréal, la. spéculation d’un immeuble rapporte plus qu’une location à court terme

Richard Ryan,consultant en développement commercial.

Cette pratique n’a d’ailleurs rien d’illégal. Ainsi, des propriétaires laissent volontairement des locaux vacants pour une certaine période dans le but de gonfler leur valeur, ce que les experts appellent un taux d’occupation artificiel. D’après les chiffres communiqués par l’Association des propriétaires de bâtiments commerciaux du Québec (APBCQ), le quart des locaux commerciaux serait actuellement inoccupé.

Conséquence : les locaux vacants se multiplient dans les rues commerçantes, les immeubles deviennent la proie des vandales et sont pleins de graffitis, ou tout simplement se dégradent.

Une surtaxation pour endiguer le phénomène

Important Les commerçants indépendants sont les principales victimes de cette spéculation sur le local commercial.

Beaucoup d’entre eux n’arrivent plus à suivre la hausse des loyers et sont obligés de fermer boutique. Seules les grandes enseignes peuvent désormais se permettre de s’installer dans les grandes artères. Les baux « triple net plus » se font de plus en plus courants, c’est-à-dire qu’en plus du loyer, le locataire a la charge de l’entretien de l’immeuble, de la taxe scolaire et des taxes commerciales.

Pour leur part, les promoteurs déclarent qu’ils ne sont nullement en faute dans cette situation. Selon l’Union des tenanciers de bars du Québec,

les propriétaires ne spéculent pas sur les locaux inoccupés. Le problème viendrait de la taxation abusive pratiquée par la Ville ».

Pour remédier à ce phénomène qui va crescendo, la Commission sur le développement économique préconise une surtaxation pour les locaux vides et la mise en place d’un permis pour laisser un logement inoccupé.

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