La RATP renoue avec la rentabilité, mais devrait patienter encore quelques années avant de retrouver sa performance d’avant-crise

analyse de performances

La RATP renoue avec la rentabilité, mais devrait patienter encore quelques années avant de retrouver sa performance d’avant-crise. C’est l’une des grandes lignes mises en exergue dans le bilan annuel de l’enseigne pour la période d’exercice de 2021. La note démontrant que le niveau du trafic joue pour beaucoup dans ses résultats.

En 2020, la RATP fait partie des acteurs sévèrement touchés par les impacts des confinements, alors que ses activités tournaient déjà au ralenti avec la grève de janvier. Pour ces raisons, ses indicateurs de performance se sont retrouvés en zone négative.

Mais plus depuis 2021 puisqu’avec la réouverture permettant au trafic de retrouver de l’ampleur, l’enseigne a renoué les liens avec la rentabilité d’autant qu’elle pouvait compter sur le soutien de l’IDFM.

La Régie en donne les preuves dans son bilan annuel pour la période en précisant cependant que, malgré cette reprise, elle mettrait des années avant de retrouver sa performance d’avant la crise sanitaire.

La RATP remonte la pente, mais…

Pour la grande majorité des entreprises tricolores, 2021 était la saison de la reprise après la période de ralentissement de 2020 sous l’influence de la crise sanitaire. La RATP fait partie de cette liste en renouant les liens avec la rentabilité se manifestant à travers :

  • Un résultat net redevenu positif à 207 millions après une perte de 134 millions ;
  • Un chiffre d’affaires élevé à 5,85 milliards d’euros suite à une croissance de 6%.

Et pas seulement puisque l’enseigne peut se targuer d’avoir effectué des investissements record estimés à 2,7 milliards d’euros, dont une infime partie dédiée à la prolongation de la ligne 14 si la part grosse (2,3 milliards) revenait à ses infrastructures en Île-de-France. Des efforts devenus possibles, grâce à une solidité financière portée essentiellement par l’IDFM qui, à travers un contrat de partage de risque, assume à hauteur de 90% les pertes de la RATP. Soit, l’écart entre l’objectif de croissance fixé auparavant et les recettes annuelles.

À cela s’ajoute le fait que pour sa filiale RATP Dev, la période était aussi marquée par la signature de nouveaux contrats au Caire et à Riyad.

… Mettra des années avant de retrouver ses performances d’avant-crise

Comme susmentionné, le trafic joue pour beaucoup dans les résultats de la RATP en fonction de sa courbe d’évolution qui varie en fonction de différents facteurs comme ce fut le cas en 2020 avec la grève de janvier et les confinements expliquant la chute de rentabilité sur la période.

Inutile ainsi de préciser que le bilan positif de 2021 est le fruit de l’amortissement du poids de ces éléments se traduisant à travers le niveau de trafic affichant une hausse de 24%, mais inférieur à 29% de celui enregistré en 2019 selon Catherine Guillouard indiquant que :

La crise a encore un impact important, quoiqu’inférieur à celui de 2020.

Catherine Guillouard

Et d’après cette femme à la présidence de la direction du groupe, la RATP mettra encore des années avant de retrouver sa marque en faisant valoir que :

À notre vue, c’est que nous serons à 90% du trafic pré-Covid en 2023 ou en 2024.

Catherine Guillouard

Différents éléments permettent de tabler sur cette position selon la PDG indiquant en premier lieu la cession de 12 fonds de commerce liés au réseau historique de bus parisien, dont 4, dès cette année et autant en 2023 et 2024. Ce responsable a également énuméré les conséquences de la fin de la trêve de la conflictualité entre la RATP et certains salariés qui ont prévu de reprendre le chemin de la grève à partir de 25 mars 2022. À Mme Guillouard d’ajouter d’autres éléments à la liste :

Tout cela dépend de multiples facteurs dont nous n’avons pas la maîtrise et fait des grosses différences, comme le nouvel équilibre des entreprises en matière de télétravail, ou le retour des touristes.

Catherine Guillouard

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