Les femmes et les postes techniques

 Jeune femme en travail

La conférence Silicon Valley Women in Engineering (WiE) s’est tenue à San José au mois d’août dernier. Elle a permis de constater que les femmes sont sous-représentées dans les métiers techniques. Par ailleurs, elles sont également peu nombreuses à diriger les entreprises de la région d’après l’étude Gender Diversity de Fenwick & West.

Pour de multiples raisons, le domaine de la technologie est actuellement surnommé « la vallée des hommes ». En effet, il souffre d’un manque de mixité. Il faut savoir que la gent féminine n’occupe que 16% des rôles techniques au sein des sociétés de la Silicon Valley.

C’est un constat établi lors de la conférence WiE réalisée il y a quelques mois. Bien que le nombre de femmes exerçant une profession technique soit en hausse, il dépasse difficilement les 15%.

Notons que depuis quelques années, les géants du Web établissent un rapport annuel sur la diversité au cœur de leurs équipes.

La parité dans le milieu technologique, un sujet polémique

Au début du mois d’août, James Damore a envoyé un document à la direction de Google, expliquant qu’une femme est moins capable de coder des algorithmes qu’un homme. D’après l’ancien ingénieur de la firme, le manque de parité au sein des postes techniques est dû à des « différences biologiques ». Il ne s’agit pas d’un problème de sexisme. James Damore estime que :

La discrimination visant à atteindre une représentation égale est à la fois injuste, clivante et mauvaise pour les affaires.

James Damore.

À la fin du mois dernier, un article intitulé « Faire pression pour la parité ? Certains hommes trouvent que ça va trop loin » a été publié par New York Times. Il raconte que des groupes de discussions ont été créés sur Facebook et Reddit afin de dénoncer l’étendue du phénomène. Géraldine Le Meur, co-fondatrice de l’accélérateur cross-border The Refiners, commente que :

En ce moment, il y a une espèce de brèche où on oppose les hommes et les femmes alors que l’on vit dans un monde global. Les femmes parlent aux femmes et que pour les femmes. On arrive actuellement à un paroxysme. Il faut savoir qu’il y a des femmes qui ont souffert. La bonne nouvelle est qu’on en parle. Il fallait que cela explose. Cependant, l’émergence de ces problèmes crée également parfois de l’excès. Il ne faut pas non plus tomber dans une chasse à l’homme. En outre, il y a davantage de femmes dans les filières statistiques et mathématiques des universités. Elles seront alors nombreuses à occuper des postes de data scientist.

Géraldine Le Meur.

La place des femmes dans les métiers techniques

Une étude Gender Diversity de Fenwick & West révèle que 6% des femmes seulement mènent des entreprises de la Silicon Valley. Ces dernières années, le nombre de femmes ayant occupé un poste technique a toutefois progressé de 4,1%.

Il faut savoir que la société américaine Facebook emploie 27% de femmes cadres supérieurs et 1% de femmes ingénieurs. Vidya Narayanan, ancienne responsable des projets d’ingénierie chez Google, explique que :

Si la diversité au sein des équipes techniques est un échec misérable à présent, ce n'est pas parce que nous n'avons pas essayé. Au cours de toutes les embauches que j’ai effectuées chez Google, j’ai recruté 97% d'hommes. Ce n’est pas comme si je n’avais pas essayé de recruter des femmes mais je me retrouvais avec des listes de candidats composées à 90% d’hommes. Pour que la parité dans le milieu de la technologie devienne une réalité, il est nécessaire de prendre le problème à la source en incitant les femmes à faire des études d’ingénieur.

Vidya Narayanan.

Des cabinets de recrutement ont même fait du manque de talents féminins leur fond de commerce, ce qui est par exemple le cas de Talentzilla, une société située à San Francisco. Un des ingénieurs chargés du recrutement dans une startup de Big data indique que :

Talentzilla semble avoir un nombre limité de candidates car aucune ne correspondait au poste de devops que nous cherchions. Sur une trentaine de CV reçus, j’ai proposé uniquement cinq appels téléphoniques et zéro entretien physique à la clé. Si on veut la parité, il est indispensable de faire des sacrifices sur la qualité. Le top 10% de dix personnes n'est pas le même que les dix meilleurs talents sur 100 personnes. Par conséquent, il y a des femmes moins compétentes non pas parce que ce sont des femmes, mais parce qu'elles sont moins représentées dans les écoles.
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