L’examen des offres de reprise de Tati est reporté

Capture du site TATI

À la demande du syndicat CGT et des salariés d’Agora Distribution, le tribunal de commerce de Bobigny a renvoyé l’examen des trois offres de rachat des enseignes de cette filiale du groupe Eram au 19 juin. L’objectif de ce report est de pousser les repreneurs à revoir et améliorer leurs propositions, jugées trop basses pour mettre le maintien des 1700 emplois menacés par le redressement judiciaire décidé le 4 mai dernier.

Report de la remise des offres pour la reprise

Pour les 1700 salariés de Tati, Fabio Lucci, Gigastore et Degrif’Mania, les 8 millions et 11 millions d’euros que les repreneurs avancent sont dérisoires au regard des 130 millions que vaut leur entreprise.

Important Chez Tati, les stocks sont estimés à 100 millions d’euros en valeur comptable et un expert a valorisé les fonds de commerce à 30 millions d’euros.

Si certains comités d’entreprise se félicitent de ce délai supplémentaire pour obtenir des offres plus intéressantes, d’autres se disent déçus d’imposer une telle attente aux salariés, aussi bien sur le plan psychologique que celui de la logistique.

Mais de manière générale, les avocats des différentes sociétés sont satisfaits que le tribunal de commerce ait imposé aux repreneurs potentiels de retravailler leurs offres pour les améliorer.

Plusieurs candidats à la reprise

Le groupe Philippe Ginestet (GPG) souhaite reprendre 76 % des employés directs, soit 1 300 personnes réparties dans 120 magasins, auxquels s’ajouteraient 250 salariés repris dans les magasins franchisés et affiliés du groupe, y compris dans les DOM et COM. Une partie du personnel de l’enseigne de déco Gifi serait par ailleurs reclassé.

De son côté, le consortium regroupant Foir’Fouille, Centrakor, Stokomani, Maxi Bazar et Dépôt Bingo, envisage de reprendre 95 magasins et 1 258 employés, mais son offre ayant été déposée après la date limite, elle devrait être écartée, selon la CGT. Enfin, la société Babou cible six magasins Tati tous situés en Île-de-France.

Trois offres à retravailler

Les deux principales propositions, celles de de GPG et du consortium, ont été soumises pour consultation aux comités d’entreprise des entreprises comprises dans le pôle Agora Distribution. Pour celui de Lilnat, qui compte 1 300 salariés, les offres sont trop « basses » pour qu’il puisse se prononcer.

Les CE de Vetura et d’Agora ont pour leur part retenu le projet de GPG, qui leur semble le plus pertinent sur les critères-clé, à savoir « les emplois, garanties et de continuité de l’activité » puisque l’enseigne Tati serait reprise dans sa globalité.

Pour les salariés, si des licenciements doivent survenir, un plan social s’impose « à la hauteur de la capacité financière de l’actionnaire » et financé par le groupe Eram, qui n’a rien prévu pour le moment. Les syndicats attribuent cet état de fait à une mesure de la loi Macron qui libère les groupes de leur obligation de financer les PSE pour leurs filiales en redressement judiciaire.

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