La concurrence d’Amazon, et plus généralement, des e-commerçants, pèse lourd sur les enseignes traditionnelles. Pour lutter à armes égales, elles demandent au président une réforme structurelle des règles fiscales régissant le secteur. Elles veulent notamment une taxation basée sur la valeur ajoutée et non plus sur le foncier.
Jacques Creyssel, le délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), s’est fait le porte-parole de ces propriétaires et gérants de magasins physiques.
La requête tient à la différence actuelle sur le niveau d’impôts payés par les différents acteurs. En effet, à l’heure actuelle, les impôts locaux et la Tascom (taxe sur les grandes surfaces) représentent 1 % du chiffre d’affaires pour ces derniers, presque autant que la marge nette applicable en grande distribution.
L’écart est flagrant en comparaison avec les vendeurs sur internet qui ne paient de taxes que sur leurs entrepôts, et à des taux préférentiels. Les professionnels du commerce traditionnel plébiscitent en conséquence un modèle fiscal où seule la valeur ajoutée des entreprises serait imposable.
Pour Claude Boulle, président exécutif de l’Union du commerce de centre-ville (UCV), cette égalité de traitement fiscal est cruciale, surtout pour le commerce de centre-ville, pénalisé par un foncier plus onéreux. Ce secteur fait d’ailleurs face à de grosses difficultés, surtout dans les villes petites et moyennes où les ventes de fonds de commerce se multiplient, faute de rentabilité.
Mais plus généralement, quelle que soit leur taille, les enseignes réclament ce changement pour s’adapter à leur développement vers un modèle omnicanal.
Par ailleurs, sur un secteur du commerce qui compte 1,7 million d’employés, dont une grande partie n’est pas qualifiée, le maintien des abattements de charges sociales est crucial.
La mesure concerne les salaires compris entre 1 et 1,6 SMIC, tranche pour laquelle le nouveau président propose une augmentation des points d’allégement de 6 à 10. En revanche, entre 1,6 et 2,5 SMIC, l’abattement baisserait de 6 à 4 points.
Or, pour les professionnels, qui ont pu créer 50 000 emplois grâce au CICE, leur préservation passe par une charge nulle au niveau du SMIC.
Car si le ratio nombre d’employés/chiffre d’affaires est de 1/250 000-300 000 euros dans le commerce traditionnel, il n’est que de 1/1,5 millions d’euros pour le géant américain Amazon.
Enfin, l’assouplissement des règles du travail partiel est souhaité, tandis que de leur côté, les distributeurs alimentaires militent pour le droit à l’ouverture dominicale et plus tardive pour les autres jours de la semaine.