Les placements sur la distribution bio sont rentables mais risqués

Capture du site Bio c bon

Par le biais de l'entreprise Marne et Finance, les particuliers ont la possibilité d'investir dans les magasins de Bio c' Bon. En fait, ces deux entreprises bien distinctes sont toutes les deux dirigées par Thierry Chouraqui. Les produits de placement de Bio c' Bon nommés Bio Holding et BCBB ne constituent pas des OPCVM ni des FIA. Ils sont peut-être rentables, mais présentent également de nombreux risques.

Bio c’ Bon représente une entreprise de distribution spécialisée dans le domaine de l’alimentation issue de l’agriculture biologique. Créée en 2008, le réseau a enregistré 115 magasins à la mi-2017. Entre 2013 et 2016, ses grandes et moyennes surfaces ont affiché un chiffre d’affaires évolutif passant de 3,5 milliards à 5,5 milliards d’euros.

En outre, Marne et Finance constitue une autre société également dirigée par Thierry Chouraqui, tout comme Bio c’ Bon, alors que ces deux entités sont différentes. Rares sont les cas où l’entreprise proposant un financement assure elle-même la gestion de la société d’investissement.

Avant de placer de l’argent dans la distribution bio, il est préférable de bien s’informer sur les types de produits de placement proposés.

Le placement sur BCBB et Bio Holding mérite réflexion

Dans son site web, Marne et Finance affirme qu’elle effectue une « sélection » des produits de placement. Cela sous-entend que chez Bio c’ Bon, les dirigeants s’autodésignent.

Bio Holding et BCBB constituent les produits de placement de cette entreprise d’alimentation biologique. Un document « non contractuel » rédigé par Marne et Finance, datant de juillet 2013 avance un « rendement annuel garanti de 7 % pendant 5 ans avec un bonus pouvant le porter à 9,5 % » comme argument de vente.

Ce dossier est destiné aux conseils en investissements financiers (CIF) qui envisagent de proposer le produit de placement BCBB à leurs clients. D’ailleurs, les perspectives sont très intéressantes mais les produits conventionnels sont loin d’être rémunérateurs.

De son côté, l’Association nationale des conseils financiers (Anacofi) a voulu en connaître davantage. Ainsi, Marne et Finance a diffusé de plus amples détails, accessibles sur le site de l’Anacofi. Ceux-ci précisent que ces deux catégories de produit de placement ne constituent pas des OPCVM ou organismes de placement collectif en valeur mobilière, ni des FIA ou fonds d'investissement alternatifs, également régulés par l’AMF (Autorité des marchés financiers). Autrement dit, avant toute décision de placement sur BCBB et/ou Bio Holding, il serait préférable de prendre en compte ces informations.

En plus, Marne et Finance souligne que :

Les conseils en investissement financier qui distribuent ses produits sont rémunérés comme « apporteurs d'affaires » et non comme intermédiaires assurant « la fourniture d'un service d'investissement ».

Marne et Finance.

L’on se demande alors sur l’application des obligations de conseil encadrant le métier d’intermédiaire en produit financier.

Risque de perte en capital

À propos des avantages et des risques du placement, le dirigeant de Marne et Finance et de Bio c’ Bon souligne que :

Marne et Finance ne fait pas de publicité et les CIF partenaires ne peuvent pas prospecter pour placer Bio Holding ou BCBB au premier client venu. Ils doivent réaliser un diagnostic de la situation patrimoniale de ce dernier et formaliser leur proposition dans un courrier.

La perte en capital peut figurer parmi les risques encourus, si l’on investit dans BCBB et Bio Holding.

Sachant que la rentabilité des placements proposés aux particuliers s’établit à 5%, on se dit qu’il serait plus avantageux d’emprunter auprès d’un établissement bancaire où l’on peut bénéficier des taux largement bas.

Cependant, pour le cas de Bio c’ Bon, la somme investie par les particuliers est convertie en part de capital dans les fonds de commerce, dits alors « fonds propres ». Sans ceux-ci, la société n’aura pas la possibilité de solliciter un emprunt auprès d’un établissement bancaire.

Plus précisément, un euro versé aux fonds propres permet d’emprunter quelques euros auprès d’une banque. Néanmoins, en cas de difficulté financière, ces fonds propres permettent de rembourser les prêts bancaires.

Malgré la concurrence qui devient davantage rude, les investissements chez Bio c’ Bon se développent bien. Peut-être que le placement y est rentable, mais certainement pas sécurisé.

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