L’année dernière, selon une récente étude de Tosca Consultants, les revenus du marché des logiciels et services en ligne pour bibliothèque se sont contractés de 3 %, à 37 millions d’euros. Malgré la baisse de volume et de chiffre d’affaires, de nouveaux fournisseurs arrivent. Pour l’heure, sur les 49 acteurs recensés sur le secteur, 10 génèrent plus d’un million d’euros et représentent 77 % du total, les 39 autres pesant moins de 8,5 millions d’euros.
Entre 2015 et 2016, le nombre de produits vendus est passé de 1614 à 1365, soit une diminution de 15 % due intégralement aux bibliothèques municipales. En parallèle, une rotation s’est opérée dans la liste des fournisseurs de progiciels auprès des bibliothèques. Quatre font leur entrée cette année : Axiell France SAS (filiale du Suédois Axiell AB), Réseau Canopé, GMInvent et SkinSoft (filiale du groupe Hybride).
Deux autres sociétés ont été vendues (Ex Libris à Proquest et Karvi Services à Altexence), tandis que deux viennent de boucler des acquisitions : Mobilitas est devenu actionnaire majoritaire d’Arkhênum et Édition de logiciels professionnels (ELP) a racheté le fonds de commerce d’Assistere.
Enfin, deux entreprises se sont complètement retirées : Ever Team a vendu cette activité à Decalog et Existenz ne distribue plus les solutions GMInvent.
En volume de ventes, les logiciels open source sont les plus vendus avec 533 installations effectuées. Viennent ensuite les logiciels avec cession de droits d’utilisation avec 596 ventes déclarées. Enfin, on comptabilise 9501 abonnements annuels souscrits pour les logiciels proposés uniquement sous cette forme.
Un autre critère concerne la taille des configurations, c’est-à-dire le nombre de postes utilisateurs du logiciel. En excluant les offres du Réseau Canopé et d’Ebsco Information Services, les bibliothèques municipales représentent le plus gros segment de clientèle avec 75 % de l’ensemble des produits vendus (5298 postes), bien que leurs ventes aient considérablement baissé. En comparaison, les bibliothèques des universités et les bibliothèques spécialisées ne totalisent respectivement que 5 % et 17 % des achats.
En euros constants, le marché a atteint son niveau le plus bas des deux dernières décennies. Aussi, afin de grandir ou de préserver leur chiffre d’affaires, plusieurs acteurs ont racheté des concurrents ou repris des fonds de commerce.
Outre ces entreprises ayant réalisé des acquisitions, on observe les fournisseurs « historiques », présents depuis plus de 20 ans et d’autres plus jeunes, porteuses d’innovations et de stratégies produit plus attractives. Pour résister à la concurrence, les entreprises plus anciennes se sont livré une guerre des prix féroce. Or, cette politique est pour le moins dangereuse, car des marges réduites limitent les ressources disponibles pour les innovations produit.
Enfin, l’on observe une forte croissance du modèle SaaS. Pour l’instant, ce mode de commercialisation intéresse surtout les petites structures n’ayant pas les infrastructures IT ou les compétences nécessaires en interne, mais il pourrait devenir rapidement un levier de croissance pour les acteurs de plus grande envergure.