Le dernier rapport du BODACC (Bulletin officiel des annonces civiles et commerciales) concernant les ventes et cessions de fonds de commerce entre le 1er janvier au 31 décembre 2015 révèle les difficultés du secteur.
Baromètre annuel reconnu par l’ensemble des professionnels, le BODACC dévoile pour 2015 un repli de 9 % et 5 % respectivement en volume et en prix pour les trois derniers mois de l’année dernière. Ces chiffres reflètent les mauvaises performances de 2015.
En matière de transmissions, avec 40 000 transactions, la baisse atteint 9,1 % sur un an et 10 % par rapport à la moyenne de ces cinq années précédentes. Quant au montant moyen, à 179 874 €, il franchit pour la première fois le seuil des 180 000 €. Le scénario est similaire en ce qui concerne les rachats de fonds de commerce, dont le nombre est passé de 48 000 en 2002 à 43 799 en 2014 pour tomber à 39 835 en 2015.
L’essor des achats en ligne affecté évidemment les magasins de proximité malgré leurs efforts d’innovation. Le métier de commerçant traditionnel perd progressivement de son attrait. À partir de 50 ans, la plupart des professionnels privilégient les entreprises aux charges moins lourdes, voire optent pour la reconversion à la reprise d’un fonds de commerce.
Les attentats qui ont malheureusement marqué l’actualité en 2015 sont également en cause. Les brasseries, cafés et bars, impossibles à décliner en version numérique et qui jouent un rôle social fort, ont subi l’impact de ces événements à Paris. La perte conséquente de leur fréquentation a poussé bon nombre de ces établissements à la vente. La tension toujours palpable dans la capitale affecte également l’industrie touristique et l’hôtellerie.
En province, en revanche, les acteurs du secteur ont bénéficié de la hausse de 0,9 % du nombre de visiteurs étrangers (84,5 millions). La plus grosse menace reste la montée en puissance de la location entre particuliers. Seulement 836 transactions ont été enregistrées dans le domaine de l’hébergement en 2015, mais des fonds d’investissement attirés par la fiscalité s’engagent dans le segment du très haut de gamme.
En comparaison avec le marché d'un fonds de commerce, celui de l’investissement en immobilier d’entreprise affiche son dynamisme. Les valeurs moyennes des transactions ont considérablement augmenté. Pour les opérations de plus de 15 millions d'euros, la hausse dépasse même les 90 % !