Depuis le début d’année, l’assurance vie ainsi que les actions affichent un rendement au plancher, il est donc difficile pour les investisseurs de résister à la perspective d’une rente nette de 7 % par an pendant 7 ans. L’argumentaire évoque en plus un « une offre sécurisée à tous les niveaux ». Ce montage économique et financier a pour nom : Duorente Hôtel California.
Cette proposition est relayée par un bon nombre de conseils en gestion de patrimoine indépendants (CGPI). Particulièrement séduisant au premier abord, avec son couple sécurité/rendement prometteur, cet investissement n’est pourtant pas sans risques. Le placement Duorente Hôtel California est élaboré par la société marseillaise Maranatha. Et questionné sur ce produit, son dirigeant ne semble pas confirmer l’argumentaire des CGPI en charge de sa distribution.
Le rendement annuel de 7 % à capital garanti n’est qu’une simple perspective. Qui plus est, le contrat ne prévoit aucun engagement de rachat des parts sociales au bout de 7 ans. Bien au contraire, l’exploitant se réserve ce droit, sans obligation de le faire. C’est l’investisseur qui signe une promesse de vente.
Olivier Carvin
En ce qui concerne la sécurité du placement, elle n’est pas aussi sûre. En effet, l’investissement concerne le fonds de commerce et non les murs. Or, la valeur d’un fonds de commerce dépend largement de la conjoncture.
En guise d’exemple, l’hôtellerie parisienne a beaucoup souffert des attentats de novembre 2015. Un autre critère à ne pas négliger : les taux d’intérêt. Quand ils montent, la valeur des fonds de commerce chute, et inversement. Or, ils sont en ce moment à leur plus bas niveau.
En somme, la valorisation d’un fonds de commerce demeure difficile. La conservation du capital est tout à fait probable, mais pas certaine. D’après Olivier Carvin, ces produits sont à considérer comme des placements de diversification, et ne doivent pas constituer plus de 15 % du portefeuille d'un investisseur particulier.