La reprise de fonds de commerce ne séduit plus

Achat et baisse des prix des fonds de commerce

La faible consommation des Français se ressent sur les chiffres globaux du commerce, y compris les achats de fonds de commerce. Les chiffres du 6e baromètre du Bulletin officiel des annonces civiles et commerciales (BODACC) pour 2015 montrent une nette baisse avec seulement 39 835 transactions.

Baisse des ventes de fonds de commerce et recul des prix

De 48 622 en 2012, le nombre de transmissions de fonds de commerce est tombé à moins de 40 000 en 2015. C’est 9,1 % de moins qu’en 2014 et 10 % de moins que la moyenne des 5 années précédentes. Certains domaines sont durement affectés, comme la restauration, où les restaurants repris sont passés de 10 000 à 8 000 entre 2012 et 2015. Si les candidats quinquagénaires en reconversion sont nombreux, ils sont freinés par les banques qui exigent une formation culinaire et des garanties de succès solides, indépendamment des performances passées de l’établissement.

L’une des conséquences de cette désaffection est la chute du prix moyen des fonds de commerce. En descendant sous le seuil des 180 000 €, il a perdu 5,1 % de sa valeur sur un an, et 10 000 € par rapport à son niveau moyen sur les cinq dernières années.

L’inégalité des prix reste marquée entre les différents secteurs. Dans le domaine de la coiffure ou des soins de beauté par exemple, il faut débourser 60 000 € pour acquérir une affaire, alors que ce montant est de 1,062 million d’euros pour une pharmacie !

Multiples freins aux transmissions de fonds de commerce

Outre l’atonie du marché, l’essor des activités sur Internet pèse sur les cessions de pas-de-porte, surtout dans les villes de province, où les baux à céder ne trouvent pas de repreneur pendant de longues périodes, voire se retrouvent à l’abandon. Internet évite en effet aux jeunes entrepreneurs d’investir dans des locaux en dur, de payer les taxes locales et recruter du personnel supplémentaire.

Par ailleurs, bien que 88 % des commerces transmis en 2011 existent toujours en 2015, la franchise a la préférence des nouveaux créateurs, séduits par la perspective de bénéficier de la notoriété et du support d’une enseigne déjà établie. C’est plus rassurant que la reprise et le développement d’une activité en indépendant.

La communication représente un autre frein majeur à la vente de fonds de commerce. Faute de plateforme institutionnelle pour trouver des propositions, les personnes intéressées doivent se renseigner dans la région ciblée par les moyens traditionnels : bouche-à-oreille, petites annonces locales, affichette collée sur la boutique, chambre de commerce… Un système qui fait manquer des opportunités, autant aux cédants qu’aux potentiels repreneurs.

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