Le recul du nombre de fonds de commerce repris par les TPE a considérablement diminué en 2015, tirant également le prix moyen des transactions. Ce sont les principales conclusions du « Baromètre Bodacc » concernant les affaires rachetées en 2015.
Les données, tirées du Bulletin officiel des annonces civiles et commerciales, ont été publiées le 31 mars par la Direction de l’information légale et administrative (Dila) avec la société Altares.
L’enquête révèle que seulement 39 835 fonds de commerce ont été cédés au cours de l’année dernière, ce qui représente une baisse de 9,1 % en un an. La chute atteint même 10 % si l’on se réfère au nombre moyen d’affaires transmises au cours des cinq dernières années.
Pour Thierry Millon, directeur des études d’Altares, le contexte économique étendu explique cette décélération en matière de reprise d’activité commerciale. Le secteur de la restauration est l’exemple le plus flagrant de cet impact négatif de la conjoncture. Lourdement affectés par la vague d’attaques terroristes, ils sont en outre confrontés à la frilosité des établissements de prêt. Et les chiffres s’en ressentent : de 10 000, le nombre de rachats sur le marché de la restauration est descendu à moins de 8 000 en 2015.
Les évolutions réglementaires augmentent le montant du financement nécessaire : transformation des locaux pour améliorer l’accès des personnes handicapées ou l’hygiène, etc.
Tous secteurs confondus, il faut débourser 179 874 €. C’est 10 000 € de moins que la moyenne des cinq dernières années et 5,1 % de moins que le montant moyen enregistré en 2014.
La chute est la plus marquée pour les PME. Avec -14,5 %, le prix de fond de commerce est tombé à 324 742 €, contre 379 673 € en 2014. La baisse est moindre pour les 34 474 acquisitions par des TPE, passé de 167 281 € à 162 700 € de 2014 à 2015.
Les sociétés sans salarié ont en revanche payé plus : 184 000 €, soit 7 000 € et 25 000 € respectivement par rapport à son niveau de l’année précédente et de la moyenne sur cinq ans.
La tendance est la même pour les grosses firmes de plus de 250 salariés, contraintes de s’acquitter de 465 669 € en 2015 au lieu de 437 939 € l’année précédente.
Malgré leur coût plus élevé que celui d’une création d’entreprises, les rachats ont de meilleures chances de succès. 88 % des sociétés reprises en 2015 étaient encore en activité en 2015. Une réflexion est nécessaire pour s’assurer de la solidité et du potentiel du fonds.