Dans la deuxième édition de leur baromètre annuel du crowdfunding, l’association FPF et Mazars confirment l’excellente tenue des plateformes de financement collaboratif l’année dernière. Le Covid-19 semble ne pas avoir d’emprise sur l’activité, qui dépasse pour la première fois la barre du milliard d’euros collectés. L’intérêt des contributeurs n’a de cesse de grandir.
Après un démarrage timide, les plateformes de crowdfunding gagnent de manière progressive la confiance des investisseurs et des particuliers. Il faut cependant attendre 2015 pour voir réellement un envol du marché, qui s’engage alors sur un rythme de croissance presque exponentiel.
2020 ne déroge pas à la règle, malgré les deux mois d’arrêt réglementaire du printemps, les restrictions sanitaires et le reconfinement de l’automne. Au contraire, la pandémie aurait engendré un élan de solidarité chez les donateurs et les investisseurs. La collecte totale atteint ainsi un nouveau sommet. Les ETI et TPE figurent parmi les principaux bénéficiaires de ces fonds, juste derrière les acteurs de l’économie sociale et solidaire.
Malgré un contexte économique compliqué, 2020 a été une fois de plus une année exceptionnelle pour le financement participatif en France. D’après le baromètre FPF et Mazars, la collecte totale a bondi de 62 % l’année dernière, grâce notamment aux bonnes performances des levées de fonds sous forme de prêt ou d’obligation.
ImportantLes contributions en prêt concentrent 90,5 % des montants récoltés, soit un total de 741 millions d’euros.
Chaque opération sous forme d’emprunt se chiffre en moyenne à 403 466 euros, une enveloppe qui profite surtout aux opérateurs et promoteurs immobiliers. La pierre trône d’ailleurs en tête des secteurs leaders de la finance participative, avec 555 millions d’euros collectés sous forme de prêt. Les financements de projets autour des énergies renouvelables et l’environnement s’élèvent à 96 millions d’euros. Les prêts pour les services et les commerces complètent le podium.
Grande nouveauté de 2020, les Prêts garantis par l’État font leur entrée dans les statistiques des plateformes de crowdfunding. Quatre de ces sites ont « débloqué » 4,8 millions d’euros de PGE pour 94 entreprises. En général, les contributeurs en prêt ou en capital sont des hommes (80 %) de 40 à 46 ans. Leur portefeuille « participatif » se limite rarement à une seule opération : par souci de sécurité ou de rentabilité, ils répartissent leurs investissements entre 2, 3 ou plusieurs projets.
La crise économique provoquée par la pandémie a paralysé tous les secteurs d’activité. Beaucoup ont pensé que le financement dans l’immobilier ou des start-ups, même à travers le crowdfunding, n’échapperait pas à ces conséquences. Ce fut finalement l’effet inverse qui s’est produit. Avec la crise, les contributeurs sont portés par un élan de solidarité, à l’origine de nombreux appels aux dons matériels et financiers. Les contributions sous forme de dons ont ainsi bondi de 459 % l’année dernière, avec 218,5 millions d’euros rassemblés. Le montant moyen des dons est de 246 euros, contre 93 euros un an auparavant.
Au total, 115 616 projets ont été financés sur les plateformes collaboratives et participatives en 2020. 43 202 relèvent de l’économie sociale et solidaire, contre 2 950 opérations en faveur des start-ups et 13 796 transactions pour les ETI, TPE et PME. Cette croissance sur tous les fronts se matérialise par une collecte record de 1,2 milliard d’euros, loin des 167 millions d’euros enregistrés en 2015.
