Quelque peu concurrencée par les sites de dons et de ventes entre particuliers comme Vinted et Leboncoin, Emmaüs s’essaie à la digitalisation des aides aux projets solidaires. L’association loi de 1901 décide ainsi de déployer son propre site de dons matériels, l’objectif étant de se servir de l’argent récolté pour financer des initiatives sociales.
Les sites de crowdfunding s’érigent depuis quelques années en véritables leviers de financement accessible pour les projets à vocation sociale et solidaire.
Les campagnes et les cagnottes sur ces plateformes intéressent d’autant plus les contributeurs, toujours sensibles aux initiatives visant à améliorer les conditions de vie des plus vulnérables, préserver l’environnement ou améliorer la performance énergétique des bâtiments.
Le succès de ces levées de fonds relègue un peu au second plan les collectes réalisées par des associations, dont Emmaüs, surtout auprès des contributeurs jeunes et connectés. Mais cette dernière semble trouver la solution : elle vient d’officialiser sa propre plateforme de dons matériels.
La réception des dons des particuliers, tels que les vélos, les bibelots et les meubles constituent le cœur de l’activité des communautés Emmaüs depuis leurs origines. Seulement, avec l’essor de sites Leboncoin, Vinted et autres spécialistes des ventes entre particuliers, ces objets se retrouvent souvent sur Internet, sur les marchés de seconde main.
La concurrence des sites de financement participatif, plus pratiques et flexibles pour les contributeurs, complique encore plus la tâche de l’association fondée par l’abbé Pierre. Le site Trëmma, nouvellement lancé par Emmaüs, devrait changer la donne.
Sur Trëmma, les particuliers peuvent céder au plus offrant des objets qui ne leur servent plus au quotidien. Les produits de la vente ne vont pas dans leur portefeuille.
Important La plateforme agit comme un intermédiaire entre les vendeurs et les porteurs de projets social et solidaire sélectionnés par Emmaüs.
Lorsqu’un contributeur réussit à vendre son bien, le site lui présente une liste d’initiatives qu’il peut financer.
Cette sélection reste actuellement limitée à quatre projets, dont une structure d’accompagnement de femmes en fin de prison en vue de leur réinsertion professionnelle. L’association ambitionne cependant d’agrandir sa liste, condition sine qua non pour atteindre 1 million d’euros de collectes attendues en 2024.
La vente d’objets sur Trëmma s’effectue en quelques clics, depuis un ordinateur ou un smartphone. Chaque annonce passe sous le filtre de modérateurs, qui sont tous des salariés en insertion travaillant pour le compte de l’association.
Après le tri, ils procèdent aux éventuels ajouts et modifications, avant de valider et publier l’annonce sur la boutique Trëmma. Avec ce montage, Emmaüs offre aux contributeurs la possibilité de valoriser leurs objets et apporter en même temps leur contribution à des projets sociaux.
Ce processus de dons matériels dématérialisés cible aussi les donateurs plus jeunes, en particulier ceux qui publient des objets à donner sur les principales plateformes de vente en ligne.
