Le financement participatif vert prend de l’épaisseur

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Le financement participatif repose sur les contributions de particuliers attirés par le caractère responsable, social ou solidaire d’un appel à investissement. Les placements dans les énergies renouvelables remplissent pleinement ces critères, d’où leur essor remarquable sur les plateformes spécialisées. Les opportunités se multiplient dans ce nouveau filon, porté par 21 acteurs labélisés FPCV.

Longtemps marginalisée, la question environnementale devient une préoccupation majeure des pouvoirs publics, des entreprises et des citoyens, alarmés par les conséquences de la dégradation de la planète sur le climat et sur un pan entier de l’économie. Cette prise de conscience globale se traduit par un intérêt croissant envers les placements « verts », ces investissements qui soutiennent des projets d’énergies renouvelables ou des initiatives à visée écologique. L’emballement est tel que le 5e Baromètre du financement participatif des énergies renouvelables fait part d’un bond de 827 % de la collecte dans les secteurs des EnR sur les sites spécialisés, entre 2016 et 2020.

Des investissements vertueux et des risques toujours présents

Les projets « verts » dans le domaine des énergies renouvelables n’ont pas le monopole du marché du crowdfunding responsable et solidaire en France. L’alimentation et l’agriculture intéressent aussi les investisseurs. Les collectes dans ces secteurs bénéficient surtout aux entreprises et agriculteurs qui souhaitent se réinventer ou s’étendre dans une nouvelle activité, comme l’agriculture raisonnée, les ventes en circuit court et, évidemment, la culture 100 % bio. Sur le site spécialisé MiiMosa, les placements dans les initiatives agricoles vertueuses rapportent jusqu’à 7 % - et 4,5 % en moyenne.

Les projets agricoles figurent aussi en bonne position dans le portefeuille de LITA.co, qui soutient aussi des entreprises, des coopératives et des particuliers œuvrant dans la mode écolo et l’immobilier durable. Les investisseurs peuvent y placer leur épargne sous forme de titres participatifs, d’obligations, de parts sociales et même de royalties. La plateforme promet un rendement allant de 2,5 à 7 %.

Ces chiffres paraissent insignifiants comparés aux performances annoncées chez We Do Good, qui promet un rendement jusqu’à 3 à 5 fois le placement. Cette Fintech nantaise se démarque toutefois par le niveau de risque élevé de ses investissements, lesquels portent essentiellement sur de très jeunes sociétés développant des projets environnementaux et sociaux. Les performances annoncées par la plateforme ne sont pas garanties. De même, le risque de perte en capital est réel, avec un taux de défaut de 10 %.

Des projets d’EnR montés par des entreprises matures

Dans le secteur des énergies renouvelables, les opérations de collecte effectuées sur les sites spécialisés profitent essentiellement à des sociétés solidement implantées dans leur domaine. Même les grands groupes comme Total et EDF optent pour ce financement à travers leurs filiales. Ce choix s’explique surtout par leur volonté de sensibiliser et d’impliquer l’opinion publique dans leur projet d’EnR. Les levées de fonds dans ce domaine sont souvent limitées à la population locale et aux investisseurs riverains de la zone d’implantation du projet.

Malgré ces restrictions, les campagnes de financement participatif dans les EnR montent en puissance. L’année dernière, 33 projets ont collecté plus d’un million d’euros chacun. Une initiative de la startup Innovent portée par Lendosphère a même levé 8 millions d’euros en février 2021. Les profils des projets d’énergies renouvelables sont très variés, entre les installations d’éoliennes, les constructions de centrale de géothermie, d’hydroélectricité et de parc photovoltaïque. En 2020, 21 sites spécialisés ont collecté 102,4 millions d’euros en faveur de projets d’énergies renouvelables.

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