La création d’entreprise en Île-de-France ne faiblit pas malgré la crise

tirelire de monnaie

Alors que l’on pouvait raisonnablement s’attendre à une baisse du nombre d’entreprises nouvellement créées depuis le début de la pandémie, les chiffres d’Île-de-France surprennent les observateurs. Dans cette région, le ralentissement global de l’économie semble éveiller la fibre entrepreneuriale des habitants. En réalité, cette dynamique positive est une conséquence logique de la crise.

Créer sa propre entreprise en pleine crise économique consécutive à une pandémie mondiale ? Beaucoup pensent que cela tient plus d’un pari fou que d’une logique entrepreneuriale. Et pourtant, c’est bien le chemin que plusieurs Franciliens ont décidé d’emprunter durant l’année écoulée.

Les chiffres de la création d’entreprise dans cette région ont atteint des sommets en 2020. Le chômage de masse provoqué par le coronavirus y est pour quelque chose, à la différence du plan de relance du gouvernement, qui a peu profité aux entrepreneurs indépendants. La popularisation des plateformes de financement participatif a aussi contribué à ce phénomène.

Le coup de pouce bienvenu du financement participatif

Sous le poids de la crise sanitaire et des confinements successifs de 2020 et début 2021, plusieurs compagnies ont eu recours au chômage partiel. Celles qui n’en ont pas eu les moyens ont dû réduire leur effectif. Des milliers de salariés se sont subitement retrouvé sans emploi, une situation délicate qui les a poussés à créer leur propre entreprise. Parmi ces entrepreneurs de fortune, beaucoup ont bénéficié du soutien de sites de crowdfunding, où ils ont pu réunir les fonds nécessaires au montage de leur projet.

L’aide financière de ces plateformes s’est révélée particulièrement utile, même pour les affaires en apparence inadaptée à la période de crise. Le cas de Pardi, une nouvelle marque de cosmétiques créée par deux étudiantes durant la crise, en est un exemple. Les deux amies à l’origine de ce projet font partie des 39 % de femmes qui ont monté leur propre business l’année dernière. Les représentantes de la gent féminine ne sont pas les seules à se lancer dans l’entrepreneuriat durant la crise sanitaire. Les moins de 30 ans se montrent aussi très aventureux.

ImportantLes moins de 30 ans représentent 41 % de tous les nouveaux entrepreneurs de 2020,

Soit 3 % de plus qu’en 2019. Cette tendance est des plus logiques selon Mickaël Le Priol, chargé d’études à l’Observatoire économique régional de l’Île-de-France. Selon lui, les salariés qui ont perdu leur emploi préfèrent créer leur propre entreprise pendant la crise, plutôt que de rester sans rien faire et percevoir les allocations en attendant un nouveau poste.

Une augmentation record de la création d’entreprises

Preuve du succès du financement participatif,

ImportantLa plateforme Ulule compte 214 projets de micro-entreprises basées en Île-de-France en mai 2021.

À la même période en 2020, le site a soutenu 154 projets localisés dans la région parisienne. L’essentiel de ces affaires cible des secteurs d’activité très demandés, notamment dans :

  • Le commerce ;
  • L’hébergement ;
  • La restauration ;
  • Le service à la personne ;
  • La livraison à domicile.

Beaucoup de ces nouvelles activités ont adopté leur business model aux besoins de la crise, en digitalisant leur offre et en priorisant les opérations en circuit court. Le crowdinvesting n’est pas pour autant la seule source de financement des jeunes créateurs. Ils se sont aussi tournés vers les aides publiques et les financements des collectivités, les concours, les bourses, les prêts bancaires et les subventions, en plus de l’apport des proches et des familles. Au total, 79 600 nouvelles entreprises ont été créées en Île-de-France au premier trimestre 2021, un chiffre en hausse de 31,4 % en un an. Au niveau national, la croissance de la création d’entreprise plafonne à 12,8 %.

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