En 2017, le Maroc a donné son agrément au lancement d’un système de banques participatives sur son territoire. Cette offre innovante rencontre rapidement un large succès, avec une croissance à deux chiffres depuis son instauration. Le pays compte désormais plus de 143 agences bancaires qui proposent ce mode de financement sur l’ensemble de son territoire.
Les premiers acteurs de la banque participative au Maroc ont ouvert leurs portes il y a 3 ans. Aujourd’hui, le Royaume compte pas moins de 5 banques agréées, qui proposent des contrats dits de Mourabaha aux particuliers. Ces opérateurs gèrent d’ores et déjà plus de 90 000 comptes dédiés aux investissements participatifs, pour un encours total qui dépasse les 10 milliards de dirhams marocains durant les 4 premiers mois de l’année.
Le crowdfunding immobilier représente la plus grande part de l’écosystème des finances participatives marocaines. L’encours des Mourabaha immobilière s’élève à 9,02 milliards de dirhams, fin avril 2020. Les financements dans le domaine de l’automobile et de l’équipement atteignent respectivement 929,9 millions de dirhams et 116,2 millions de dirhams.
Selon le dernier rapport d’activités publié par la Bank Al-Maghrib, les banques participatives marocaines et les 3 autres opérateurs spécialisés dans le crowdfunding poursuivent leur ascension durant les premiers mois de l’année 2020. Ces acteurs gèrent au total 96 454 comptes à vue, des comptes d’emprunteurs qui ont eu recours à un financement Mourabaha. Cela représente un bond de 48 % par rapport aux chiffres constatés au 31 décembre 2019.
Ces comptes sont répartis au sein de 143 agences présentes sur presque tout le territoire marocain. L’encours total des financements sur ces comptes s’élève à plus de 10 milliards de dirhams à la fin du mois d’avril dernier, dont :
Important Les dépôts à vue ont aussi augmenté de 50 % sur la même période et s’élèvent à 2,66 milliards de dirhams.
Cette tendance concerne aussi les dépôts d’investissement, qui atteignent 562,82 millions de dirhams.
La croissance du financement participatif au Maroc n’est pas à débattre, selon Zakaria Meliani, professeur à Mohammedia, la faculté des sciences juridiques économiques et sociales de Casablanca. Cet expert considère les banques participatives comme d’excellents leviers permettant :
Important La croissance à deux chiffres du secteur devrait propulser le Maroc comme leader des banques participatives en Afrique du Nord et dans le monde arabe en général.
Le développement de cet écosystème nécessiterait peu d’adaptations législatives.
Zakaria Meliani estime que des améliorations restent toutefois à faire. Selon lui, les modes de financement appliqués par les banques participatives marocaines méritent d’être adaptés aux exigences financières et aux normes spécifiques au Royaume, au lieu de se cantonner à des techniques brutes inspirées du droit des ventes. Il recommande aussi aux acteurs et aux pouvoirs publics de s’appuyer sur cette industrie pour drainer les fonds des pétrodollars et booster le marché immobilier local.
