Les PGE en financement participatif souffrent de la concurrence bancaire

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Les plateformes de financement participatif proposent aussi le prêt garanti par l’État pendant la crise sanitaire. Seulement, les entreprises éligibles préfèrent se tourner auprès des banques, dont les conditions paraissent plus intéressantes. Même si la reprise a été un peu plus animée, la production de PGE sur les sites de crowdlending demeure atone.

Lors de la première vague d’épidémie de Covid-19, l’État a déployé un important dispositif de sauvetage à destination des entreprises. Il s’agit d’un prêt à taux préférentiel que les bénéficiaires ont contracté surtout pour renforcer leur réserve de trésorerie pendant la crise. Si la distribution de cette aide était au départ réservée aux banques, les plateformes de financement participatif y ont été aussi intégrées.

Malgré leur réputation de prêteurs rapides, ces opérateurs subissent une déconvenue : leur PGE ne rencontre pas le succès escompté. Seules deux plateformes ont pu profiter de la possibilité de distribuer ce financement auprès des PME.

Les PGE en crowdlending peinent face aux PGE bancaires

Dans la foulée de l’annonce des mesures de soutien aux entreprises lors de la première vague de Covid-19, l’État a accordé aux plateformes de crowdfunding le droit de distribuer le PGE.

Presque tous les acteurs du financement participatif proposaient alors le prêt garanti par l’État sur leurs plateformes, sans grand succès. Dans les faits, les PME préfèrent s’orienter vers les banques, dont l’emprunt apparaît moins cher et plus accessible. Alors que les acteurs de la finance participative fixent des intérêts allant de 2,5 à 4,5 %, les PGE des banques facturent seulement 0,25 % pour la première année.

Crédit et October, les deux plateformes de collecte les plus compétitives affichent, elles, un taux d’intérêt de 2 %. Même avec ce taux faible, elles peinent toujours à rivaliser avec les établissements bancaires.

Néanmoins, dans les deux cas, les financiers qui ont servi ce dispositif de sauvetage prennent des marges infimes sur ces opérations, à cause des restrictions imposées par l’État.

Pour compenser, certains sites ont capitalisé sur l’absence de limitation des marges à l’étranger, notamment en Italie où October a collecté 258 millions d’euros pour des projets de l’autre côté des Alpes.

Un ralentissement net des collectes pour les entreprises

Confrontées à la concurrence des banques, les sites de crowdlending et crowdinvesting voient leur collecte s’arrêter net durant le premier confinement. Les entreprises, soumises aux incertitudes économiques et financières liées à la crise sanitaire, se sont retirées du marché et ont préféré reporter leurs projets d’investissement. L’activité s’est quelque peu rétablie durant l’été, même si elle n’est jamais revenue à son niveau normal.

Pour le site October, les PGE ont pesé à hauteur de 95 % des campagnes et 80 % des volumes traités sur cette période. La part des PGE plafonne à 20 % des montants et 40 % des dossiers chez Crédit. Avec le reconfinement, les plateformes de collecte en ligne risquent à nouveau de passer un hiver compliqué.

Leur réputation restera néanmoins intacte auprès des investisseurs et des entreprises, grâce à leur qualité de distributeur agréé du prêt garanti par l’État.

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