L’immobilier profite mieux du nouveau plafond de collecte de financement participatif

tirelire et finances pour des dons dans l'immobilier

Depuis la publication de la loi Pacte il y a un an, les plateformes de financement participatif peuvent lever jusqu’à 8 millions d’euros pour un seul projet. Ce relèvement de plafond a profité à tous les acteurs de la finance participative, surtout ceux spécialisés dans l’immobilier. La perspective d’un nouvel abaissement de ce montant maximal au niveau européen inquiète logiquement la profession.

Le marché du crowdlending et du crowdinvesting maintient son rythme de croisière en 2020, en dépit de la crise qui frappe l’ensemble de l’économie française. Les chiffres publiés par l’association FPF montrent notamment une hausse significative de la collecte durant le premier semestre.

Cette performance surprenante s’explique par :

  • la hausse soudaine des opérations de levée de fonds dans l’immobilier ;
  • le réinvestissement de l’épargne cumulée durant le confinement ;
  • le relèvement du plafond maximal sur les plateformes de finance participative.

Cette modification introduite par la loi Pacte bénéficie surtout aux acteurs du financement participatif immobilier, dont la part de marché n’a de cesse d’augmenter.

Un projet d’abaissement du plafond contesté

Depuis l’entrée en vigueur de la loi Pacte, les entreprises de crowdfunding enregistrées comme CIP ou Conseiller en investissement participatif sont autorisées à lever jusqu’à 8 millions d’euros pour financer un projet. Ce seuil était de 2,5 millions d’euros avant octobre 2019. Cette nouvelle limitation a beaucoup contribué à l’essor des opérations de collecte dans le secteur de la pierre cette année.

Pourtant, un projet de passeport européen pour les CIP menace déjà ce plafond rehaussé. À l’étude depuis 2019, ce règlement envisage d’instaurer un statut unique pour tous les sites de finance participative.

Les sociétés titulaires de ce passeport peuvent opérer dans tout le territoire de l’Union européenne, sans demander un nouvel agrément,

ImportantÀ condition de ne pas collecter plus de 5 millions d’euros par projet.

Ce statut unique permettrait aux plateformes de financement participatif de cibler plus d’investisseurs étrangers et de soutenir ainsi leur expansion à l’international.

Cette vision ne fait pas l’unanimité, plusieurs entreprises de collecte, surtout celles spécialisées dans l’immobilier, reprochant notamment au passeport européen son plafond de collecte trop bas.

L’immobilier perdrait au change en cas d’abaissement du plafond

ClubFunding donne une certaine idée de l’impact positif de la loi Pacte sur l’activité des sociétés de financement participatif immobilier. Depuis le relèvement du plafond fin 2019, cette plateforme a piloté neuf projets immobiliers dépassant les 2,5 millions d’euros. Son cofondateur, David Peronnin, précise que le site reçoit chaque mois un projet à 5 millions d’euros, sauf au plus fort de la crise.

Pour conduire à bien ces opérations, ClubFunding s’est tourné vers des cabinets en gestion de patrimoine, les mieux placés pour dénicher des investisseurs fortunés. Les autres opérateurs immobiliers se trouvent dans la même situation, si l’on en croit les données de Financement Participatif France. Sur l’ensemble des montants collectés pour des projets immobiliers en 2020, 170 millions d’euros proviennent de ceux valorisés à plus de 2,5 millions d’euros.

Sur les 170 millions d’euros, plus de la moitié (59 %) sont attribués à des projets allant de 5 à 8 millions d’euros.

ImportantAbaisser le plafond de collecte à 5 millions d’euros serait ainsi un non-sens selon le directeur de l’association FPF.

Retour au de page