L’immobilier booste le marché du crowdfunding au Maroc

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Considérée comme une alternative viable au financement bancaire, la finance participative dans l’immobilier connaît un essor remarquable, en France comme ailleurs. Au Maroc, par exemple, ce filon brasse l’essentiel des collectes réalisées dans l’ensemble du Royaume. Malgré sa progression quasi exponentielle, son poids dans l’ensemble du système financier marocain demeure très faible.

Le crowdfunding est relativement nouveau au Maroc. Cela explique amplement sa part quelque peu insignifiante dans le marché des crédits de ce pays. Selon les derniers chiffres publiés par la Bank Al-Maghrib, le financement bancaire reste la principale source de trésorerie pour les particuliers et les entreprises souhaitant monter une affaire ou réaliser des transactions coûteuses.

Le rapport de la banque centrale marocaine révèle toutefois une rapide montée en puissance de la finance participative, notamment dans le domaine de l’immobilier. Ce segment porteur connaît une hausse de 45,9 % durant les neuf premiers mois de l’année. Le volume total de collecte sur les plateformes spécialisées, tous secteurs confondus, a aussi augmenté de moitié sur la même période.

Une croissance limitée pour le financement bancaire

La Bank Al-Maghrib a publié début novembre le bilan des crédits bancaires et du financement participatif en 2020. Ce rapport confirme une réalité connue de tous les Marocains, particuliers et entreprises : les banques restent encore, et pour un bon moment, les principaux créanciers dans presque tous les domaines.

L’encours total des établissements bancaires présents au Maroc s’affiche en hausse de 5,2 % entre janvier et septembre par rapport à la même période en 2019. Au total, 945,24 milliards de dirhams de crédits sont détenus par les banques, soit 46,84 milliards de plus en un an.

Le crédit immobilier représente près du quart de cet encours, à 279,25 milliards de dirhams (+1,6 %). Les crédits à la consommation accusent en revanche un repli de 2,1 %, à 54,96 milliards de dirhams.

Avec 183,63 milliards de dirhams, les crédits à l’équipement augmentent de 3,4 %. 142,37 milliards de dirhams sont détenus au titre des créances diverses des clients bancarisés.

Le secteur public fait partie des clients les plus actifs auprès des banques, avec 75,51 milliards de dirhams de prêt en cours de remboursement. Même si le financement bancaire marocain a résisté à la crise, sa progression souffre de la comparaison avec la finance participative, surtout dans le domaine de l’immobilier.

L’essor fulgurant du crowdfunding immobilier marocain

Toujours selon les chiffres de la Bank Al-Maghrib,

ImportantLa finance participative marocaine suit une forte tendance haussière durant les trois premiers trimestres de 2020.

La collecte totale sur ces neuf premiers mois s’élève à 11,84 milliards de dirhams, soit 50,7 % de plus par rapport à l’année dernière. La majeure partie de ces fonds provient du crowdfunding immobilier, un secteur qui a levé 10,09 milliards de dirhams à lui seul. La collecte dans le milieu affiche ainsi une différence positive de 3,17 milliards de dirhams en un an, soit une croissance de 45,9 %.

Le bond le plus remarquable a été observé sur le segment du crowdfunding dédié aux équipements, dont l’encours a plus que doublé (+112,8 %), s’établissant à 753 millions de dirhams. Les prêts participatifs à la consommation se sont accrus de 59,7 %, à 917 millions de dirhams.

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