Le financement participatif immobilier repart à la hausse au 3e trimestre

immobilier en miniature

Quelque peu ralenti par l’épidémie de Covid-19, la collecte des plateformes de finance participative dans l’immobilier retrouve son rythme de croisière au 3e trimestre Les observateurs tablent désormais sur un millésime 2020 en nette progression par rapport à l’année dernière, sauf en cas de dégradation de la situation sanitaire.

Après un printemps au ralenti, le financement participatif immobilier se reprend au troisième trimestre, boosté notamment par le retour massif des épargnants-investisseurs. Ils sont surtout attirés par les rendements plus élevés promis par les plateformes, un phénomène étroitement lié à la situation financière compliquée des promoteurs. En manque de fonds, ces derniers n’hésitent pas à payer plus cher pour décrocher plus de financements.

Cette tendance n’est pas sans risque : lorsque les porteurs de projet empruntent plus, ils négocient en même temps un délai de remboursement plus long.

Les investisseurs sont par ailleurs exposés à des complications liées aux blocages et aux retards de livraison de certains projets immobiliers à cause de la crise actuelle. Ces contretemps affectent ensuite les remboursements des promoteurs, contraints de reporter le paiement de leur emprunt.

Des retards de paiement qui inquiètent

Même si les 26 plateformes de crowdfunding immobilier affichent leur dynamisme au 3e trimestre, les bonnes performances du secteur sont à nuancer. Les promoteurs et les porteurs de projet continuent effectivement de subir l’impact de la crise du Covid-19 sur leurs activités, surtout d’un point de vue financier. Le baromètre Fundimmo-FPF note ainsi une hausse des prorogations des financements sur les principales plateformes de financement participatif immobilier.

Ces reports contractuels concernent jusqu’à 10 % des prêts gérés, pour les cinq premiers opérateurs du crowdlending et du crowdinvesting immobilier. L’allongement des durées de remboursement atteint en moyenne 6 mois sur ces contrats.

Ces retards ne portent pas préjudice aux investisseurs, tant que les promoteurs s’engagent à payer. Le vrai risque se trouve dans les potentiels défauts de remboursement attendus dans les prochains mois ou dans les années à venir.

Les aides de l’État, comme le PGE, n’ont pas vraiment effacé les problèmes financiers des entreprises. Certains promoteurs ont juste repoussé à plus tard la menace d’un défaut de paiement.

Important Le taux de défaut sur les plateformes spécialisées devrait ainsi atteindre 3 %, alors que la moyenne s’établit aujourd’hui à 1 %.

Une collecte attendue en hausse en 2020

Ces risques de défaut et d’augmentation de retards se répercutent sur les rendements servis par les crowdfunders. Bien conscientes de l’horizon incertain du secteur immobilier et de l’économie en général, les plateformes de financement participatif relèvent leurs rémunérations.

Important Le rendement moyen en 2020 est attendu à plus de 9,5 %, alors qu’il était de 9,2 % l’année dernière.

Les promoteurs, dont les fonds sont immobilisés dans des logements et des projets qui prennent du retard, n’ont d’autre choix que de suivre le mouvement. Pour compenser, ils cherchent à allonger leur durée de remboursement et obtenir ainsi des contrats étalés sur plus de 30 mois, là où les investisseurs privilégient les placements sur moins de 24 mois.

L’augmentation du risque, synonyme de rentabilité plus élevée, profite malgré tout aux acteurs de la finance participative dans l’immobilier.

Les observateurs tablent sur une croissance de 40 % de la collecte cette année, soit environ 500 millions d’euros.

Sur les trois premiers trimestres, le secteur a déjà levé 300 millions, dont 115 millions entre juillet et septembre.

Retour au de page