Les EnR deviennent le nouveau créneau des plateformes de financement participatif

ingénieurs sur centrale solaire

En 2020, le nombre de projets d’énergies renouvelables réalisés en partie avec un financement participatif n’a de cesse de croître. Même les grands groupes internationaux adoptent ce type de montage, contribuant au passage à une nouvelle dynamique sur les plateformes de collecte en ligne. Certains opérateurs ont même choisi de se spécialiser dans les levées de fonds au profit des EnR.

Dans le cadre de sa politique de soutien à la transition énergétique, le gouvernement lance plusieurs appels d’offres sur des projets de site de production d’énergies renouvelables sur le territoire national. Ces compétitions attirent aussi bien les entreprises spécialisées que les grandes firmes internationales comme Total.

La raison de cet engouement se trouve dans les conditions des appels d’offres, qui exigent notamment la mise en place de campagnes de financement citoyen pour soutenir les projets tournés vers les EnR. En même temps, cette condition implique les populations locales.

Les plateformes de collecte en ligne s’approprient la croissance verte

La transition énergétique, une priorité nationale, apparaît de plus en plus comme un immense marché porteur d’opportunités pour les sites de crowdfunding. Cette année, le ministère de la Transition énergétique recense pas moins de 20 plateformes habilitées à collecter des fonds pour des projets d’énergies renouvelables.

Ces opérateurs peuvent aider les entreprises répondant aux appels d’offre du gouvernement à décrocher un label « financement participatif » pour leur dossier. Il suffit effectivement qu’une campagne lancée sur l’un de ces sites attire 20 contributeurs pour avoir un projet estampillé de ce qualificatif.

Les opérations de collecte sur ces sites ont rarement des visées financières. Les fonds récoltés à travers ces transactions représentent entre 4 et 8 % des sommes engagées dans les projets d’énergies renouvelables.

Ces campagnes revêtent avant tout un intérêt législatif et réglementaire, pour les porteurs de projet. Elles constituent également un puissant levier de mobilisation des populations locales, les collectes étant limitées dans une zone géographique.

Un montage financièrement attractif pour les collecteurs et les entreprises

Face au volume croissant de projets d’EnR soutenus par le gouvernement, certaines plateformes de collecte se concentrent exclusivement sur ce nouveau créneau. Lendopolis est l’une d’entre elles. Depuis 2017, cet opérateur accorde une place toujours plus importante aux opérations tournées vers l’énergie verte sur son site.

Après un exercice 2019 marquée par une collecte constituée à 80 % par des projets d’énergies renouvelables, il ambitionne de lever cette année jusqu’à 28 millions d’euros dans ce domaine.

Les porteurs de projet, eux, trouvent aussi leur intérêt dans ces montages. En effet, les installations financées par crowdlending ou crowdinvesting leur confèrent le droit d’ajouter un surcoût de 3 euros par mégawatt dans leur facture, si les contributeurs locaux acquièrent des parts en action.

S’ils optent pour le crowdinvesting – et restent de simples prêteurs –, le porteur de projet bénéficie d’un bonus d’un euro par mégawatt, un prix garanti par l’Etat sur deux décennies. Cet avantage laisse entrevoir des bénéfices non négligeables, raison pour laquelle même des grands groupes comme Total investissent ce secteur.

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