Maroc : l’absence d’assurance emprunteur porte préjudice aux banques participatives

argent marocain

Les temps sont durs pour les banques participatives au Maroc. Alors qu’elles attendent toujours la mise en place de l’assurance « Takaful », elles accumulent les pertes sur les crédits octroyés. Par ailleurs, le manque d’informations conduit les clients à considérer ces établissements comme de simples sociétés de financement et non comme des banques au sens strict du terme.

Très peu de comptes courants ou d’épargne

De nombreux obstacles rendent le développement des acteurs de la finance participative très difficile au Maroc. Parmi ceux-ci, le fait d’être catalogués comme de simples sociétés de financement, alors que leurs services sont aussi diversifiés que ceux des institutions bancaires classiques.

En effet, les autres prestations susceptibles de générer des revenus supplémentaires sont pratiquement boudées par les consommateurs. Les banques participatives ne gèrent que très peu de comptes courants et les épargnes sont très rares.

Important Cette situation engendre inévitablement un manque de liquidités qui, par voie de conséquence, impacte grandement sur leur activité de financement.

Ces établissements sont alors contraints d’emprunter à leur tour auprès des banques mères et doivent s’acquitter de commissions assez élevées.

Autre solution souvent mise en œuvre, mais tout aussi compliquée à exécuter : la recherche de nouveaux investisseurs pour renflouer les capitaux propres.

Au Maroc, les emprunts ne sont pas encore assurés

Concernant les banques participatives marocaines, le contexte est encore plus alarmant, puisque les crédits octroyés ne sont joints à aucune assurance.

En cas de décès d’un emprunteur, aucun organisme ne prend en charge le montant restant dû et le prêteur se retrouve à négocier des facilités d’amortissement du prêt auprès de la famille du défunt.

Important L’assurance Takaful envisagée pour remédier à cette situation tarde à arriver, alors que le décret décidant de sa mise en place a été promulgué en octobre 2018.

Selon les observateurs, dans le meilleur des cas,

« Le dispositif promis par le gouvernement sera opérationnel à partir d’octobre de cette année ».

Les banques participatives devront donc prendre leur mal en patience. Et comme elles ne peuvent pas interrompre leur activité de financement (tellement la demande est forte), elles sont tenues de limiter autant que possible les pertes jusqu’à la mise en œuvre de cette fameuse couverture.

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