L’état de santé du crowdfunding spécialisé dans le financement des jeux vidéo serait en train de se dégrader ces dernières années. C’est ce qui ressort de l’analyse annuelle de Thomas Bidaux, un consultant spécialisé dans ce domaine en étudiant de près les résultats quelque peu décourageants de Kickstarter et de Fig.
De nos jours, à peu près tous les domaines d’activité trouvent des financements, y compris l’industrie des jeux vidéo. Dans cette catégorie, Kickstarter et Fig, des entreprises américaines expertes en crowdfunding se présentent comme des précurseurs de taille en offrant à sa clientèle la possibilité de financer le lancement de leur projet.
Et depuis plusieurs années, la performance de ces plateformes était au mieux de sa forme. Du moins, jusqu’en 2015 où des signes de faiblesses ont commencé à se manifester. En effet, elles ont vu leurs principaux indicateurs de croissance s’effondrer. Entendons par là les capitaux engagés et les projets financés ou publiés.
La performance des plateformes de crowdfunding se mesure par le montant des capitaux destinés au financement des projets. Et il se trouve que cet indicateur est sur la mauvaise pente depuis quelques années.
En ce qui concerne Fig, par exemple, la situation est à craindre si l’on tient compte de la baisse significative des contributions en 2018 qui se sont retrouvées à 441 044 dollars contre 5,6 millions de dollars en 2017 et 7,8 millions de dollars un an plus tôt.
Quant à Kickstarter, les 56,3 millions de dollars engagés entre 2012 et 2015 ne sont plus qu’un souvenir comparé à ceux de 2016 et de 2017 qui avoisinaient les 20 millions de dollars et de 2018 à 17,7 millions de dollars.
Pour ce dernier, cette baisse s’explique par la baisse de la fourchette du montant demandé. En effet, sur les 357 jeux ayant trouvé un financement sur le site en 2018, 292 ne demandaient pas plus de 50 000 dollars si auparavant, le seuil des 100 000 à 500 000 dollars prenait le dessus.
En financement participatif, le nombre de projets publiés et financés sur les sites spécialisés dans ce domaine est également un indice permettant d’évaluer son état de santé. Et il faut dire que là encore, la décroissance est au rendez-vous au point de se demander quant à l’avenir de Fig.
Pour cette plateforme, les chiffres se sont écroulés faute de projets intéressants à financer. Le fait est que le pic enregistré par l’enseigne entre 2016 et 2017 a été spécialement porté par la notoriété accrue de certains jeux comme Phoenix Point, Pillars of Eternity II, Psychonauts 2 ou Wasteland 3.
Concernant l’année dernière, ils se reposaient essentiellement sur Soundfall, un jeu d’action rythmique qui représentait près de la moitié du chiffre enregistré durant cette période. Et pour enfoncer encore plus le clou, ses principaux moteurs comme Obsidian Entertainment et inXile Entertainment se sont passés de ses services étant devenus indépendants financièrement.
La situation est moins alarmante pour Kickstarter qui enregistre une certaine stabilité en 2018 en affichant 352 projets sponsorisés contre 358 un an plus tôt. Toutefois, il faut préciser que durant cette saison, la baisse n’est pas passée inaperçue concernant le nombre de campagnes de jeux mises en ligne et sollicitant un financement avec 1 501 demandes contre 2 222 en 2015.
