Parmi les différentes solutions de financement alternatives à la disposition des particuliers et des entreprises, le crowdfunding figure parmi les plus populaires. Et d’après une enquête menée conjointement par deux baromètres de renom, ce système n’a pas fini de poursuivre sa fulgurante ascension en affichant des performances encourageantes en 2018.
L’année dernière, le financement participatif aurait collecté onze fois plus de fonds qu’il y a cinq ans. C’est du moins ce qu’avancent KPMG et Financement Participatif France lors de la publication de leurs études sur l’état de santé du crowdfunding sur la période de 2018.
Il faut dire que la croissance considérable du taux de défaut de remboursement enregistré depuis février 2017 (selon le magazine UFC-Que choisir) n’a pas eu raison de ce type de prêt. Et d’après les constats de Stéphanie Save, une spécialiste du domaine, la maturité du marché ainsi que le comportement des particuliers auraient beaucoup à y voir.
Selon une publication d’UFC-Que choisir en novembre dernier, une menace planerait sur le crowdfunding. Il se trouve en effet que ce magazine avait tiré la sonnette d’alarme face à l’accroissement significatif des défauts de remboursement qui a atteint la barre des 120% depuis février 2017 pour réduire de 0,69% le rendement annuel de ce produit durant cette période.
Mais compte tenu de sa croissance enregistrée en 2018, il faut croire que le système est construit sur de bonnes bases pour ne pas en succomber. Et selon l’analyse de Stéphanie Savel, le comportement des adhérents y jouerait un rôle primordial en expliquant la situation en ces termes :
Du côté des financeurs particuliers, il est très intéressant de noter que ceux-ci opèrent eux-mêmes des arbitrages et diversifient leurs placements sur des produits plus courts, moins risqués. On constate ainsi un report de l’investissement vers le prêt.
En glissement annuel, ce changement de priorité a ainsi fait reculer de 19% l’investissement au profit du crédit. Aussi, force est de constater que le montant des dons a également chuté de 2% durant cette période d’exercice. À cette présidente de Financement Participatif France d’en conclure que :
La croissance toujours à deux chiffres du crowdfunding est le signe d’une vraie maturité du marché.
En constatant que le financement participatif a collecté onze fois plus qu’il y a cinq ans en 2018 et 20% de mieux qu’en 2017, il est facile d’admettre que l’année dernière a été une période lucrative pour ce système.
Il se trouve en effet que sur l’ensemble du territoire Français, le crowdfunding a collecté 400 millions d’euros dont la majeure partie (294 millions d’euros) était destinée aux TPME sous forme de prêt professionnel. Et dans ce domaine, trois secteurs, plus que d’autres, ont en profité au maximum dont l’immobilier, l’énergie renouvelable ainsi que le commerce.
Toutefois, il faut préciser que cette croissance du marché a été fortement tirée par une poignée de plateformes d’emprunts. À elles seules, ces dernières se sont accaparé 40% des fonds levés comme pour le cas de BlueBees, Wiseed, Lita ou encore Lendopolis.
