Pourquoi les Fintech européennes suspendent-elles leurs activités les unes après les autres ?

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Bien que les Fintech n’aient aucun mal à réunir des fonds auprès d’investisseurs pour assurer leur croissance, elles souffrent de la fragilité de leur business model. Ainsi, nombre de jeunes pousses innovantes ont dû fermer leurs portes. Cette situation aurait-elle incité les régulateurs bancaires à contrôler davantage l’activité de ces nouveaux arrivants ? Explications.

Dans le secteur bancaire européen, nombre de start-up de la finance ont dû être placées sous surveillance judiciaire. Sharepay, qui est connu pour ses cartes permettant de débiter deux comptes à la fois, a par exemple dû cesser son activité. Si l’entreprise Q-Hedge Technologies a connu le même sort en juillet 2019, celui du robot-conseiller français Marie Quantier, a été fixé au mois d’août dernier.

Tous ces acteurs ont un point en commun : ils ont éprouvé des difficultés à soutenir leur développement dans la durée. Quelques dirigeants apportent leurs témoignages et formulent quelques recommandations aux nouveaux arrivants.

Maîtriser les dépenses et recentrer les activités au moment propice

Bernard-Louis Roques, un des fondateurs de Truffle Capital, reconnaît que les néobanques tendent à négliger les coûts d’acquisition de nouveaux clients. Elles les augmentent d’ailleurs pour espérer parvenir à un certain équilibre. Il note :

Souvent, on a tendance à sous-estimer les coûts d'acquisition des clients particuliers. Or, dans la finance, ils ne se limitent pas aux frais de publicité sur Google.

Tel est le cas de la Fintech Sharepay, comme l’opine Bruno Van Haetsdaele, le fondateur de Linxo, qui a fait l’acquisition de la jeune pousse en 2018. Ayant tiré des leçons du passé, il conseille aux nouveaux entrants de réorganiser leurs activités avant qu’il ne soit trop tard. Toujours est-il que ces acteurs faiblissent au fur et à mesure que le secteur gagne en maturité.

Par exemple, PayTop, l’expert en paiements internationaux, a su prendre des décisions au moment opportun en se réorientant vers la clientèle professionnelle, après avoir enregistré des résultats décevants.

La néobanque Ipagoo doit être en règle avec l’Administration

L’organisme de surveillance du secteur bancaire outre-Manche a défendu la néobanque Ipagoo de poursuivre ses activités régulées. Comme le britannique Lendy, qui s’est spécialisé dans le financement participatif, la Fintech est placée sous contrôle judiciaire.

Le gendarme financier a observé non seulement des irrégularités par rapport au gel des comptes des clients, mais encore une insuffisance de fonds propres. Cette dernière information provient du cabinet FRP Advisory, qui a été interrogé par le journal Les Échos.

Or, Ipagoo, qui propose de créer des comptes multidevises, a prévu de conquérir au moins 150 000 clients français à ses balbutiements. Le partenariat que la Fintech a établi avec la banque verte de la région francilienne va d’ailleurs dans ce sens.

Le cabinet missionné pour administrer la Fintech a omis de dévoiler les montants concernés par le cantonnement. Il en est de même pour le nombre de clients impliqués. Mais la start-up rassure ses usagers qu’elle compte y remédier dans les plus brefs délais.

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