Le financement participatif prend une place croissante au sein de la promotion immobilière

Isolé sur un pâté de maison sur fond blanc

Le financement d’un projet immobilier n’est pas à la portée de tout le monde. Il se repose sur plusieurs conditions, notamment en ce qui concerne le prêt bancaire qui dépend des fonds propres découlant des marges réalisées au cours des antécédents du promoteur. Ce qui n’est pas évident à l’heure actuelle où les prix sont à la baisse. C’est là que la finance participative entre en jeu.

Il existe tout un tas de procédures à suivre avant d’obtenir un financement bancaire en vue de mettre en œuvre une opération immobilière. Non seulement le promoteur doit garantir la commercialisation des immeubles encore préconçus, mais il faudra en plus obtenir un certain volume de fonds propres. Or, ni l’une ni l’autre de ces conditions n’est pas chose aisée du fait de la conjoncture actuelle.

Ainsi, si le crowdfunding reste une solution alternative au soutien des banques, il n’est pas pour autant moins intéressant. La direction de Deloitte, en la personne d’Émilie Avot et le cofondateur de ClubFunding, David El Nouchi se sont d’ailleurs mis d’accord sur le fait qu’il s’agit même d’un outil efficace pour combler les ressources requises.

Une ouverture qui est toutefois encore peu exploitée à en croire la part de chiffre d’affaires (0,2%) collecté à cette fin en 2016, via ce dispositif.

Les contraintes du financement bancaire et de la co-promotion

Pour financer un projet immobilier, les solutions les plus courantes sont le crédit bancaire et la co-promotion. Cette deuxième option consiste à s’allier avec un autre promoteur disposant de ressources financières importantes et de se partager les bénéfices au dénouement de l’opération. Or, il convient de préciser que tous deux présentent plusieurs contraintes.

L’octroi d’un prêt auprès des banques dépend, en effet, de la valeur des fonds propres de l’établissement quémandeur qui doit s’établir à 20% du coût du projet.

Outre cela, l’enseigne a à rassurer l’organisme prêteur quant au déroulement de la construction et du rythme ultérieur des ventes de lots. Ainsi, un débutant doit réaliser 60% de pré commercialisation tandis qu’un promoteur expérimenté doit en faire 40%.

Or, il s’avère qu’atteindre ces niveaux est actuellement difficile à cause de la mise en place de certaines mesures législatives contraignantes, comme la loi Élan. S’ajoutant à cela, la durée de vie d’un projet immobilier a été rallongée et les dépenses liées à la construction et au foncier ont été majorées. Ce qui effrite davantage les profits à réaliser (allant de 12% à 8% en seulement quelques années).

Le financement participatif immobilier, une opportunité à saisir

Le crowdfunding, une solution alternative au financement bancaire, a été lancé pour la première fois en France il y a six ans de cela alors que ses voisins d’outre-Manche et outre-Rhin revendiquent déjà la maturité de leurs marchés. Le fait est qu’actuellement, les réglementations françaises se limitent encore à la promotion des immeubles neufs.

Concrètement, 600 projets ont pu être soutenus à ce jour grâce à cette solution. Si de nouvelles mesures ont été mises en vigueur en vue de rassurer les investisseurs quant à la rentabilité de leur placement et à la fiabilité des acteurs du domaine, les collectes réalisées se trouvent encore à un niveau minime (64 millions d’euros de chiffres d’affaires sur 39,2 milliards en 2016).

Or, il faut savoir que cette solution contribue efficacement au développement des capitaux propres des opérateurs immobiliers, notamment ceux de petite ou moyenne envergure qui souhaitent croître davantage leur activité.

Certes, les taux d’intérêt appliqués sont plus élevés par rapport à ceux des enseignes bancaires, mais les adhérents sont à même de préserver leur indépendance. D’autant plus que les promoteurs gagnent autant que les investisseurs dans cette entremise.

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