Le crowdfunding a toute sa place dans le financement d’un projet immobilier

Dons financiers pour l'immobilier

Si les plateformes de finance participative arrivaient à collecter des dons pour constituer le capital d’une Startup ou contribuer à la consolidation d’une TPME, le financement de projets immobiliers est désormais à l’ordre du jour. Et force est de constater qu’il draine davantage l’argent des particuliers. Reste à savoir si ces derniers sont en parfaite connaissance des risques qu’encourt ce type d’investissement.

Le renforcement de régulation bancaire impacte lourdement le crédit bancaire, si l’on ne cite que l’augmentation de l’apport de fonds propres exigés aux emprunteurs notamment dans le cadre d’une promotion immobilière. D’autres formes de financement ont saisi l’opportunité afin d’asseoir leur position sur le marché.

Parmi elles, se trouve le crowdfunding, cette solution dans laquelle les particuliers peuvent aisément investir dans de projets pour mieux faire fructifier leur argent.

Et l’on peut dire qu’il s’agit actuellement d’un marché en forte ébullition, à en croire les trentaines de plateformes dédiées à l’immobilier actives sur le territoire français, ainsi que la part de plus en plus élevée des fonds qui y sont destinés.

Il est toutefois à préciser que les investisseurs ne sont pas à l’abri d’éventuels risques, d’autant plus que l’objet du financement est souvent peu précis.

Le crowdfunding assoit sa position dans le secteur Immobilier

Avec 35 plateformes actives dédiées au financement participatif immobilier en début 2018 et 40% des collectes accaparées par le secteur, l’essor de cette solution de montage de fonds semble incontestable dans l’Hexagone.

Interrogé sur ses perspectives de consolidation, le président de Koregraf, Vincent Sillègue, était toutefois resté évasif. Et ce n’est que justice, compte tenu de l’arrêt d’activité de certains acteurs du domaine. Sauf qu’il a souligné que :

« Le financement alternatif a toute sa place dans la promotion immobilière. Il est même une nécessité compte tenu du besoin de logements et des contraintes réglementaires, en termes de fonds propres minimum, qui pèsent sur les promoteurs ».

Vincent Sillègue.

Non seulement il se révèle être un effet de levier pour les promoteurs, mais en plus il sert de complément au prêt bancaire. Le fait est que tout octroi de crédit par un établissement financier requiert un apport de fonds propres dont la valeur est assez élevée.

À défaut de liquidités, l’emprunteur sera alors tenu de recourir à une levée de fonds via une plateforme dédiée. Vincent Sillègue a tenu à apporter quelques précisions en ces termes :

« Les banques font attention à la constitution des fonds propres et sélectionnent les promoteurs, mais aussi les plateformes avec qui elles veulent travailler ».

Vincent Sillègue.

Les risques encourus dépendent du choix de financement

Si l’engouement pour le crowdfunding immobilier s’explique par l’importante rentabilité de l’investissement, l’homme fort de Koregraf s’est toutefois permis d’émettre quelques doutes sur la capacité des épargnants à différencier les deux formes de financement existant sur les plateformes.

Le fait est que l’investisseur a le choix entre soutenir le promoteur dans sa quête d’apport financier, et fournir un fonds en faveur du projet immobilier même. Vincent Sillègue a insisté sur cette grande nuance. Selon lui :

« On constate en conséquence deux types de financements : le financement corporate [de l'entreprise, NDLR] et le financement d’opérations ».

Vincent Sillègue.

D’après ce spécialiste du crowdfunding, l’épargnant encourt moins de risques en choisissant la deuxième alternative. Les risques étant amplifiés quand le financement porte sur tous les plans auxquels s’engage l’entreprise immobilière.

D’après ces explications :

« Il investit dans un périmètre de risque qui est celui du projet. La défaillance ne peut donc venir que d’un problème relatif à cette opération immobilière : un permis invalidé, le retard des artisans ou encore des logements qui trouvent difficilement preneurs. À l’échelle d’un projet, ces risques peuvent être évalués. En revanche, quand l’épargnant achète un titre financier sur la maison-mère, l’analyse se complexifie puisqu’il faut désormais tenir compte de l’intégralité des projets en cours et futurs du promoteur. Le risque n’est donc plus cantonné à une seule opération immobilière ».

Vincent Sillègue.

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