Comment l’économie s’est-elle portée durant la crise de coronavirus ?

masque avec monnaie

Le volume de travail évalué à partir du nombre de personnes en emploi (ou productivité par tête) a régressé en 2020 et en 2021. C’est ce que révèlent les économistes, qui évoquent des motifs aussi bien structurels que conjoncturels. Il n’empêche qu’au second semestre 2021, la productivité dans les entreprises s’est améliorée.

La fin d’une période de récession économique se traduit généralement par un accroissement de la productivité du travail. Le cas des États-Unis en constitue un exemple concret, comme le renseigne le conseiller économique d’une filiale du groupe BPCE. Sur le territoire français, le contexte sanitaire engendré par la propagation du coronavirus influe, en revanche, négativement sur le ratio « quantité produite/quantité de travail utilisée ».

En tant que membre de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), l’économiste Eric Heyer émet son avis sur la possibilité d’un rattrapage. Les chiffres sur l’économie française indiquent en tout cas que cette dernière dépasse son niveau d’avant-crise de 0,9 %. Or, la croissance de l’activité reste plus lente que celle de l’emploi salarié.

Une reprise soutenue de l’activité économique hexagonale en 2021

Le taux d’emploi (donc la création d’entreprise après étude du besoin de trésorerie) connaît une recrudescence de 1 % au second semestre 2021. En même temps, la productivité du travail enregistre une hausse de 2,9 %. Sur la même période, le PIB français affiche ainsi une croissance de 3,9 %, comme le relate Eric Heyer. Sur l’ensemble de l’année 2021, il a renchéri de 7 %, sachant qu’en 2020, une baisse drastique de 8 % a été observée.

L’emploi salarié dans le secteur privé a contribué à ce dynamisme en 2021. D’ailleurs, une récente publication de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) indique qu’il excède de 1,5 % les chiffres d’avant-crise. Cette amélioration se manifeste par exemple par une diminution du taux de chômage dans les métiers de la logistique et de la sécurité. Il en est même pour les services d’assistance à la personne. Toutefois, la situation ne reviendra complètement à la normale qu’au début de l’année 2023, argue l’économiste de l’OFCE.

Une productivité moyenne basse contre une productivité horaire satisfaisante

Le conseiller de la banque précitée avance que l’économie française est principalement portée par la création de postes peu qualifiés. Les secteurs industriels incluant par exemple l’automobile ou l’aviation peinent à maintenir le rythme. En conséquence, la productivité par tête s’amenuise.

Le travail à distance instauré pour faire respecter les règles d’hygiène n’arrange pas la situation, précise Gilbert Cette, enseignant chez Neoma Business School. Autre détail qui pèse sur la productivité individuelle : les travailleurs qui chôment partiellement. Ils ne s’activent pas alors qu’une comptabilisation continue d’être effectuée. Les équivalents temps plein ont totalisé 110 000 cas en décembre dernier.

En matière de productivité par tête, l’économie française recule de 2 points, sachant qu’avant la pandémie, les gains ont oscillé entre 0,5 % et 1 %. Cependant, la productivité horaire fait un bond en avant, souligne le directeur général de l’institut d’études économiques Rexecode, Denis Ferrand. Gilbert Cette se montre pessimiste quant à l’éventualité d’une hausse salariale malgré cette évolution. Il prétend que les firmes ne disposent pas de suffisamment de ressources pour appliquer une telle initiative.

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