Les PME préfèrent les mesures fiscales aux aides directes

pot de pièces

Mises à rude épreuve depuis le printemps 2020, les TPE et PME sont toujours en convalescence. La flambée des prix de l’énergie et le conflit ukrainien rajoutent un poids supplémentaire sur leurs épaules. Même si leur trésorerie fond comme neige au soleil, ces entreprises préfèrent bénéficier d’aides fiscales qu’obtenir des subventions directes.

La gestion du flux de liquidités se trouve au centre du pilotage stratégique des TPE-PME. La répartition de la trésorerie entre les dépenses courantes, les investissements et les remboursements d’emprunts rythment le quotidien de ces entreprises. On pourrait déduire que les dirigeants de ces structures donnent la priorité aux aides sous forme de cash en temps de crise.

Pourtant, les conclusions d’un sondage de la CPME semblent indiquer le contraire. Frappées de plein fouet par la flambée des prix de l’énergie, ces entreprises souhaitent obtenir plus de mesures d’allègement fiscal que de subventions en liquide de la part de l’État.

Les mesures fiscales pour réduire la facture

En réponse aux conséquences de la crise ukrainienne sur le besoin de trésorerie des TPE-PME, l’exécutif a dévoilé en mars dernier un plan de résilience inédit. Ce programme comporte plusieurs dispositifs d’urgence censés aider les dirigeants de petites et moyennes entreprises. Parmi ces mesures figurent notamment :

  • Le prolongement de France CapExport ;
  • La prise en charge partielle des dépenses énergétiques ;
  • La prolongation de l’activité partielle longue durée ;
  • Le relèvement du plafond d’emprunt de PGE.

Pour les TPE et PME, le report des charges sociales et fiscales reste la meilleure nouvelle de ce plan de relance. La raison en est simple : les autres dispositifs annoncés par le gouvernement sont difficiles à répercuter sur les prix de vente. Cela les oblige à piocher dans leur réserve de trésorerie, pour compenser la baisse de rentabilité causée par l’augmentation des prix des matières premières et, surtout, des factures énergétiques. Les PME craignent aussi que l’État récupère une partie des subventions sous forme d’impôts ou de prélèvements sociaux. Aussi, elles préfèrent bénéficier d’une diminution de la TICFE ou d’un allègement de la TVA à une aide sous forme de :

  • Chèque ;
  • Subvention ;
  • Prime.

La crise énergétique pèse sur le moral des entreprises

Selon le sondage de la CPME, réalisé en mars, l’explosion des prix du gaz et de l’électricité inquiète beaucoup les dirigeants de petites et moyennes entreprises.

37 % d’entre eux craignent les effets de cette crise « structurelle » sur leur modèle économique, tandis que 18 % s’interrogent s’ils doivent poursuivre leurs activités.

La question énergétique constitue la principale préoccupation des patrons de PME (50 %), loin devant :

  • Les difficultés de recrutement (16 %) ;
  • La perturbation de la chaîne d’approvisionnement en matières premières (21 %).

76 % des PME industrielles ressentent déjà les impacts négatifs des prix élevés du pétrole et du gaz sur leurs finances. Cette proportion s’élève à 80 % chez les TPE abonnés à un contrat d’électricité indexé sur le prix du marché. Pour survivre à cette crise, 86 % des entreprises disent avoir réduit leurs marges, tandis que 22 % ont opté pour l’augmentation des prix de vente. Face à la flambée des prix du carburant, la moitié des entrepreneurs réduisent leur activité. Devant la gravité de la situation, 56 % des patrons interrogés estiment que la crise ne s’arrêtera pas avant longtemps.

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