Deliveroo vise un retour à l’équilibre vers 2024

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Un an après son introduction en Bourse – considérée alors comme un énorme flop – Deliveroo a honoré son obligation d’information des actionnaires. La compagnie annonce des pertes dix fois plus importantes qu’en 2020 sur l’exercice précédent. Elle reste malgré tout optimiste : le retour à l’équilibre est attendu dans deux ans environ.

Annoncée comme la plus grande IPO sur la place londonienne depuis Glencore en 2011, l’entrée en Bourse de Deliveroo a déraillé le 31 mars 2021. Dès le premier jour de cotation, le cours de l’action a dévissé de 26,3 %, à 2,87 livres. La dérobade des grandes sociétés de gestion, telles qu’Aviva et Aberdeen Standard Life ont refroidi les investisseurs.

Un an après, le titre Deliveroo se négocie autour de 110 livres sterling à Londres, après avoir dépassé les 300 livres en décembre. Cette correction intervient après un ralentissement de la croissance et la publication du bilan annuel du groupe.

Une croissance soutenue au Royaume-Uni et en Irlande

Malgré des pertes annuelles susceptibles de perturber la gestion de son besoin de trésorerie, Deliveroo n’entend pas lancer une nouvelle recapitalisation cette année. Will Shu, son PDG et fondateur, dit attendre le retour à l’équilibre avant d’envisager une telle opération. En attendant, la compagnie revoit à la baisse ses prévisions de croissance pour 2022, à cause de l’impact de la crise en Ukraine et de l’inflation galopante.

Alors que ses revenus ont bondi de 70 % en 2021, Deliveroo table sur une croissance entre 15 à 25 % cette année. À moyen terme, la compagnie mise sur une croissance annuelle de 20 à 25 %. Ce rythme, relativement long, ne reflète pas vraiment le développement du groupe au Royaume-Uni et en Irlande, deux pays où il réalise la moitié de ses ventes.

L’entreprise couvre 77 % des populations de ces pays en 2021, soit une hausse de 24 % en un an. Cette progression est un véritable exploit, connaissant la concurrence acharnée d’autres groupes qui exploitent le même filon. Le succès de Deliveroo repose en partie sur ses concepts innovants, dont les fameuses Editions, des sites aménagés pour accueillir des « dark kitchens » au profit de marques telles que Shake Shack ou Five Guys. La compagnie possède environ 300 lieux de ce type dans le monde fin 2021. Au rayon des bonnes nouvelles, 8 millions de consommateurs commandent chaque mois à travers sa plateforme. Cette dernière référence :

  • 11 000 commerces ;
  • 148 000 restaurants ;
  • Plus de 180 000 livreurs.

Aux côtés des plats cuisinés, les produits d’épicerie boostent les affaires du groupe. Ce marché de niche représente déjà 8 % des volumes de transactions au second semestre 2021.

Une confiance inchangée en la pertinence du concept

Ces indices encourageants rassurent les dirigeants de Deliveroo, à commencer par son PDG. À l’annonce de son bilan annuel post-IPO, Will Shu table sur un retour à l’équilibre entre le :

  • Second semestre 2023 ;
  • Premier semestre 2024.

D’ici à 2024, le géant de la livraison express de repas s’attend à un Ebitda égal à 4 % du montant des transactions.

Cet optimisme est tout sauf injustifié. En 2021, l’excédent brut d’exploitation de Deliveroo plonge à - 131,4 millions de livres, contre 11,8 millions de livres l’année d’avant. Pourtant, durant la même période, ses revenus ont augmenté de 57 % à 1,8 milliard de livres et la valeur de ses commandes a bondi de 70 %, à 6,6 milliards de livres. Pour expliquer ses pertes, l’entreprise évoque l’intensification des investissements dans les technologies et le marketing.

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