Le commerce et l’industrie plombent le climat des affaires en mars

comptable avec une calculatrice

Comme l’on pouvait s’y attendre, la guerre en Ukraine et ses nombreuses répercussions commencent à peser sur le moral des patrons d’entreprise. Selon l’enquête de conjoncture de l’Insee en mars, le climat des affaires s’est nettement détérioré. Le commerce de détail et l’industrie manufacturière accusent la plus forte dégradation.

Pour certains secteurs, la guerre génère d’innombrables opportunités. Mais elle n’apporte que perturbations et inquiétudes à d’autres activités. Le conflit en Ukraine n’échappe pas à cette règle. Un mois après son début, on observe déjà ses effets sur plusieurs filières. Les prix des matières premières essentielles s’envolent, surtout le :

  • Pétrole ;
  • Gaz ;
  • Palladium.

Les économistes craignent que cette tendance inflationniste affecte le blé et les céréales, dont la Russie et l’Ukraine sont deux grands exportateurs. Ces sombres perspectives n’enchantent guère les dirigeants d’entreprise. Face à l’incertitude liée au conflit, les patrons français redeviennent sceptiques, surtout ceux qui travaillent dans l’industrie et le commerce.

Un climat dégradé dans le commerce et l’industrie

Chaque mois, l’Insee mesure l’évolution de la perception du climat des affaires par les dirigeants d’entreprise. L’institut national des statistiques recueille les opinions des patrons sur différents aspects de leur activité. Un indicateur synthétique regroupe toutes les réponses sur des questions liées notamment au besoin de trésorerie, à la situation d’approvisionnement, aux prix des matières premières et à d’autres facteurs macro-économiques. En mars, cet indicateur synthétique a fortement chuté, perdant 6 points par rapport à février (107 contre 113).

Les soldes d’opinion des chefs d’entreprise du commerce de détail ont particulièrement régressé. Pour cette filière, l’indicateur synthétique est passé de 107 à 99. L’Insee rapporte une détérioration similaire dans l’industrie, dont il tombe à 106 en mars contre 112 un mois auparavant. L’institut note une augmentation rapide des prévisions de hausse de prix de vente dans la filière industrielle.

Cette tendance inflationniste est renforcée par les incertitudes des patrons vis-à-vis de la situation économique européenne et mondiale. L’ombre du conflit ukrainien plane sur les sentiments et les décisions des chefs d’entreprises industrielles. De même, les perspectives d’emploi évoluent à la baisse dans l’industrie, contrairement à l’ensemble de l’économie nationale. En France, le climat de l’emploi affiche une certaine stabilité.

Un indicateur toujours supérieur à sa moyenne de longue période

Malgré la détérioration du climat des affaires, l’indicateur synthétique de l’Insee se maintient à un niveau supérieur à sa moyenne de longue période. L’Institut souligne par ailleurs la belle résistance des secteurs du bâtiment et des services. Les entreprises de ces filières affichent des ambitions modérées concernant l’évaluation de leurs :

  • Effectifs ;
  • Carnets de commandes étrangers ;
  • Perspectives de production.

ImportantCela n’empêche pas les patrons français du bâtiment de ressentir de l’inquiétude sur l’inflation des prix des matières premières et sur les conséquences de la guerre en Ukraine.

La situation actuelle exacerbe aussi les tensions associées :

  • Au manque de personnel ;
  • Aux difficultés d’approvisionnement.

L’Insee précise que l’incertitude économique ressentie par les dirigeants atteint un nouveau sommet sur un an. En clair : les patrons français ont plus de mal à prévoir l’évolution à moyen et long terme de leur entreprise.

Retour au de page