Pour sortir le fret ferroviaire du gouffre, le gouvernement lance un nouveau plan de sauvetage

train sncf

Après deux décennies de décadence et de multiples efforts pour l’aider à s’en sortir, le fret ferroviaire n’arrive toujours pas à retrouver le chemin de la résurrection. Mais peut-être plus pour très longtemps puisque le gouvernement a fait savoir qu’il n’a pas encore dit son dernier mot en décidant de revenir à la charge en mettant sur pied un nouveau plan de sauvetage.

En France, le fret ferroviaire se dresse en tête de liste des secteurs les plus difficiles à sauver. Pour le dire, il suffit de prendre en compte le fait qu’en 20 ans, les différents dispositifs d’aides mis en place par les gouvernements successifs n’étaient pas de taille pour l’empêcher de s’enfoncer davantage dans le gouffre en cédant sa part du marché au mode routier.

Une situation qui ne semble pas décourager ses sauveteurs qui, à travers le ministre des Transports, Jean-Baptiste Djebbari, ont dévoilé l’existence d’un nouveau plan de soutien. Le quatrième de la lignée depuis les années Mitterrand selon les professionnels concernés.

Deux décennies de décadence à son actif

Lorsqu’il est question de fret ferroviaire, professionnels, organismes privés et pouvoir public s’accordent à dire que cette filière enregistre deux décennies de décadence à son actif.

Et d’après les constats, ce système de transport s’est éclipsé pour céder sa place au mode routier en lui accordant davantage de volumes, malgré l’ouverture de la filière à la concurrence en 2006 pour renforcer ses chances de survie. Résultat, sa part du marché a chuté de 43% ces 20 dernières années pour s’établir à 9% du total et permettre au routier de s’élever à hauteur de 16%.

Ainsi, inutile de préciser que cet effondrement d’activité n’est pas pour jouer en la faveur de la santé financière des professionnels du secteur qui ont vu leur chiffre d’affaires emprunter la même voie. Et les pertes sont plutôt considérables étant donné que dans l’ensemble, ces derniers égarent 230 à 340 millions d’euros par an depuis 2013.

Le gouvernement revient à la charge

Comme susmentionnés, les gouvernements successifs ont déjà essayé d’empêcher le déclin du fret ferroviaire, mais sans trop de succès. Ainsi, c’est le tour de l’exécutif actuel de tenter sa chance selon le ministre des Transports qui a profité de l’ouverture de la SITL (Semaine de l’innovation du transport et de la logistique) pour dévoiler :

La stratégie nationale pour le développement du fret ferroviaire.

La quatrième de la lignée selon un professionnel qui espère de meilleurs résultats. Concrètement, ce nouveau plan fret s’est fixé pour objectif de doubler la part du marché du fret ferroviaire qui devrait passer de 9% à 18%.

Et la liste des stratégies adoptées est longue avec les 72 nouvelles mesures envisagées, mais pour faire court, l’exécutif a prévu d’allouer un budget conséquent pour satisfaire le besoin de trésorerie lié à ce programme. Ce, en faisant valoir dans un document ministériel que :

Pour compléter les actions internes des opérateurs, l’État sera au rendez-vous, avec un plan d’investissement à hauteur de 1 milliard d’euros dans le cadre du plan de relance (financé à 50% par l’État), ainsi que la mise en place d’une enveloppe supplémentaire annuelle de 170 millions jusqu’en 2024 pour soutenir l’exploitation des services de fret ferroviaires.

Et de préciser :

La vraie nouveauté du plan, ce sont les 170 millions d’euros chaque année d’aide au secteur, en plus ce qui se fait déjà.

À cela s’ajoute la signature d’un pacte entre les acteurs concernés (l’État, la SNCL Réseau, l’alliance 4F, l’AUTF) pour garantir leur cohésion dans l’atteinte de cet objectif commun qui est de redynamiser le transport de marchandises par voie ferrée.

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