Pour la quatrième année d’affilée, la saison s’annonce mal pour la production de vins rosés en France

 Verre de vin rosé

Pour la quatrième année d’affilée, la saison s’annonce mal pour la production de vins rosés en France. C’est ce qui ressort du premier bilan dressé par l’interprofession mettant en exergue les différents éléments permettant de tabler sur un aboutissement aussi peu encourageant en faisant essentiellement allusion aux impacts négatifs des aléas climatiques.

Pour les producteurs de vins rosés, la crise sanitaire et ses impacts sur leur situation financière et économique n’est que la partie visible de l’iceberg. Simplement parce que pour des raisons climatiques, ces derniers ont eu à faire face à des périodes difficiles bien des années auparavant en lestant leur rentabilité ou en empêchant certains d’entre eux de satisfaire convenablement leur besoin de trésorerie.

Et d’après le Conseil interprofessionnel des vins de Provence, tout indique que pour cette saison encore, ils ne sont pas près de voir le bout du tunnel puisque des incendies ravageurs sont venus s’ajouter aux aléas climatiques. De quoi l’inciter à croire que pour la quatrième année consécutive, les vendanges s’annoncent sous le signe de la déception pour l’essentiel de la production française.

Après le feu, le gel

En France, l’essentiel de la production de vins rosés est assuré par des professionnels de la région du sud-est située à la frontière de l’Italie et au bord de la mer Méditerranée. Et d’après le Conseil interprofessionnel des vins de Provence, ces quatre dernières années n’étaient pas de tout repos pour ces acteurs. Simplement parce que les aléas climatiques ne les ont pas laissés le temps de prendre leur souffle avec les orages estivaux, les sècheresses renforcées et les gelées précoces qui se sont succédé.

Cet organisme a même tenu à signaler que 2021 s’est également rangé sous la même enseigne en ajoutant à la liste un incendie qui a ravagé 1 000 hectares de vignobles cet été en s’acharnant sur une trentaine d’exploitations dont le domaine de Guillaume de Chevron Villette ou le site historique de la Giscle qui a également vu ses machines partir en fumée.

Et comme si cela ne suffisait pas, la grêle surprise accompagnant le gel printanier n’est pas pour arranger le cas de l’ensemble des producteurs en notant qu’en ce qui concerne les sites d’exploitation avoisinant les zones dévastées par les flammes, la récolte est également invalidée. Ce, pour la simple raison que de l’eau de mer et des produits empêchant la propagation de l’incendie ont été largués sur ces lieux.

Le millésime 2021 ne fera pas mieux

Prenant en compte ces différents éléments, l’interprofessionnel estime que le millésime 2021 ne fera pas mieux que les quatre précédents en rappelant qu’en 2020, les impacts climatiques ont réduit de 5% à 1,2 million d’hectolitres la récolte provençale.

Ainsi, les résultats ne seront pas des plus encourageants ne serait-ce que de prendre en exemple le cas du domaine de Guillaume de Chevron Villette estimant avoir perdu 10% de ses récoltes si pour sa part le propriétaire de la Giscle évolue à près de 2 millions d’euros les dégâts.

Et d’après le Centre de recherche et d’expérimentation sur le vin rosé, la fumée issue des flammes risque d’entacher le goût du vin en faisant valoir que :

Plus l’exposition est tardive dans la croissance des baies, plus le risque de goût de fumée est élevé.

Une situation qui peut être évitée, grâce à des techniques de vinification préventives selon cet organisme ajoutant qu’une fois associé au gel et aux grêles, cet incendie a bien fait de retarder les vendanges qui n’ont démarré qu’à fin août. Un autre élément lestant la production selon l’interprofession qui s’attend cependant à une amélioration de la qualité du vin en faisant remarquer que :

Mais même amoindri, ce nouveau millésime annonce des équilibres prometteurs avec des vins moins chargés en sucre et forts d’acidités plus soutenues, la combinaison parfaite pour la production de rosés.
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